Portraits
==> Petite histoire du Plateau
Publié le par Ange Pasquini
Leila maquillée et coiffée comme pour se rendre à une cérémonie rituelle.
Pauline avec ses lunettes cerclées à la Harry Potter se donne des airs de magicienne inspirée.
Yves tel un personnage spatial à la Bowie semble débarqué de l'aventure de science fiction "Dune".
Daniel avec son air grave et concentré exprime toute la fièvre des expressionnistes allemands.
Pris par les vapeurs orientalistes et cubistes Adrien songe à des masques africains.
Si le jeune Matisse avait rencontré Moira dans ses premières années fauves il l'aurait peinte ainsi.
Dans ce portrait éclaté et tachiste Bernard rappelle la manière des belges flamands et du flamand Piet Mondrian quand il n'était pas encore abstrait.
Puissamment assis, crayonné au fusain et pastel à l'huile Daniel rivé à sa crosse de hockey médite avec la force de Marcel Gromaire.
Dans une style minimaliste des peintres new-yorkais qui auraient flirté avec Jean Cocteau, Pierre avec son visage fin et crayeux au profil grec se détache de cette fresque pompéienne éclairée par ses lunettes orangées et son regard étoilé.
Avec sa dense chevelure orageuse et hyper colorée du mouvement CoBra, Roger nous fixe intensément alors que Hans Richter, Émil Mold, Enest Pignon seraient passés par là pour lui griffer le visage.
Sur des carreaux de mosaïque prédécoupés à la façon d'une trame patchwork imaginée façon Vieira da Silva, la silhouette de Nathalie est peinte avec finesse et sensibilité.
Avec toute la force dune "gueule de cuir" recouverte d'une céramique craquelée évoquant les masques grecs antique, Nicole semble nous parler d'un ailleurs.
Ensoleillée par une lumière de fin de jour Dolorès semble nimbée d'une aura mystique qui allie l'hellénisme de Picasso dans sa période des demoiselles d'Avignon avec le symbolisme d'un Gustave Moreau ou d'un Georges Rouault.
Comme surgit de la croute colorée d'une palette de peintre le doux visage lumineux de Louise, ponctué de deux yeux carmin, s'éclaire d'un subtil camaïeux pastel qu'aurait peint le vif pinceau de Matisse.
Il y a dans cette représentation vibrante du visage de Pierre un paradoxe où se mêle à la fois toute l'expressivité
des peintures rupestres agrémentée du relief d'un effet 3D.
Affublée d'une coiffe d'une sauvage à la Basquiat ou Jim Dean, le portrait sérigraphié de Lorraine par Andy Warhol serait comme caché derrière un montage savant de collages qui touche par sa mélancolie de clown blanc.
Pierre Ryan (1944-2019) a été un personnage incontournable du carré Saint-Louis dans les années 1960-1980. Original, excentrique, indépendantiste de la première heure, soucieux de l’accueil et de l’intégration des immigrants venus s’établir au Québec, féru de justice sociale et d’implication citoyenne, amis des arts, rassembleurs, Pierre Ryan mérite que la SHP conserve son souvenir. Des recherches intersectorielles révéleraient sans doute la complexité de sa contribution au Plateau Mont-Royal.
Votre webmestre serviteur croqué par Pauline Morier.
Vraiment beaux portraits Pauline!! Très bien!!