Bienvenue chez Loblaw’s
Un petit clin d’oeil à notre société de consommation avec cette photo «d’avant» les Loblaw’s et Métro que nous connaissons aujourd’hui. Voici l’épicerie de Monsieur Paquette.
En matière de supermarché, notre quartier s’y connaît bien puisque la «chaîne» Steinberg a vu le jour sur le boulevard Saint-Laurent près de Mont-Royal. C’est là que Sam Steinberg, avec sa mère Ida, a imaginé la nouvelle façon, pour les québécois, de faire leur marché. Pendant des années, nos parents disaient:…«c’est vendredi (ou samedi); il faut aller faire notre Steinberg». Mais revenons à notre Monsieur Paquette.
Il pose ici fièrement avec son tablier blanc, devant son commerce, où la devanture nous présente les «primeurs» de la semaine. Il a préalablement balayé comme il faut le trottoir de bois devant son commerce; c’est important car il respecte sa clientèle et qu’il y va de sa «réputation». Les vingt livres de patates à sa droite, les pommes et tomates dans les petits paniers, sur l’allège de la fenêtre de droite, l’étalage artistique du «cannage» dans les vitrines, etc. Il y a même une «cannisse» de lait qui attend d’être reprise par le laitier.
On voit qu’on y vends aussi La Presse, des balais et le savon Pearline, … qui lave plus facilement. C’est rudimentaire, mais on peut présumer que c’était efficace, puisque c’était la vie de nos parents (ou de nos grands-parents selon l’age du lecteur) et qu’on les entendaient souvent dire : …« dans notre temps, c’était bien mieux! ». C’est sûr que le choix était limité; il n’y avait souvent pour fruits que des pommes, oranges, bananes; mais pas de «caramboles». Le choix de légumes était un peu plus grand avec les pommes de terre, carottes, navets (les racines), ou le chou, céleri (en saison); mais pas encore de «bok choy». La consommation est presque exclusivement de production locale et elle suit le rythme des saisons et des récoltes, puisque les entrepôts frigorifiques n’existent pas encore (ou très peu) et que les importations sont très limitées (bananes, oranges).
Il faut se rappeler qu’à cette époque, c’est l’épicier qui va avec sa «voiture» chercher ses denrées au marché de gros. Les livraisons ne sont pas encore très organisées. Il existe 2 ou 3 marques de bières, pas d’importations d’olives exotiques, pas de sauces préparées, pas 75 sortes de céréales; seulement du gruau et de la farine de sarrasin. On imagine que ce que l’on connaît aujourd’hui a toujours existé. Non! pas vraiment.
C’est intéressant de prendre quelques minutes pour tenter d’imaginer comment cela se passait au début du siècle et ce qu’il y avait sur les tables.
Appéciation
Les biographies des gens de chez-nous qui nous ont tracés le chemin c’est dévorant.
Toutes les images anciennes de commerces, d’épiceries sont captivantes. Il est toutefois très difficile de trouver des photos de gens à la cuisine entre 1850-1940 souvent les cuisines étaient enfouies au sous-sol comme si c’était mal vu de préparer les repas. Si vous en possédez ce serait agréable de pouvoir les visionner via le site web, aussi je suis à la recherche de la biographie des Steinberg qui a été éditée vers 1990.
C’était mieux avant?
J’ai une catégorie qui porte ce nom, et venir chez vous me ravit !
J’ai aussi tout un tas de vieilles photos d’époque (familiales et Françaises) et ce sont des mines de renseignements concernant la vie d’alors.
Finalement, de France ou d’ailleurs, la nostalgie est la même.
Sans doute parce que les humains ont des racines communes.
Formidable!
J’adore ces vieilles photos pour voir le changement qui s’est produit dans le quartier. Mais j’apprécie encore plus les commentaires bien documentés qui les accompagnent!
Bravo Gabriel !