La rue Laval ….il y a 100 ans!
Vous connaissez peut-être déjà cette photo pour l’avoir vue sur une page précédente du blog (voir «Congrès eucharistique de 1910»). Nous sommes ici sur la rue Laval, angle des Pins et l’on regarde vers le nord et vers l’ancienne église Saint-Louis-de-France, angle Roy. C’est le dimanche 11 septembre 1910 et le voisinage attends impatiemment le passage du cortège représentant le point culminant de ce grand événement international. En effet, un peu après midi, une immense procession partira de l’église Notre-Dame pour se diriger vers le parc Jeanne-Mance où une messe solennelle sera célébrée en soirée; on mettra sept heures (ou quatre heures, selon les sources) pour parcourir le trajet. On remarquera, en façade des maisons à la gauche de la photo, que des estrades ont été installées afin de permettre aux paroissiens d’admirer le cortège. On a lavé la rue, on a mis nos beaux atours, on se prépare pour ne pas faire honte à la visite.
L’histoire nous dit que plusieurs centaines de milliers de citoyens assisteront à la procession, y participeront ou encore, seront de l’assistance au parc Jeanne-Mance. On peut prendre pour preuve ce compte-rendu international, de la publication : «La semaine religieuse de Nantes«.
«sur une longueur de cinq kilomètres, par les rues jonchées de fleurs, sous les arcs de triomphe, entre les maisons pavoisées et tendues de la base au faîte, à travers une multitude innombrable qui remplit les trottoirs, couvre les perrons, s’écrase aux balcons, envahit les estrades […], gagne les toits, escalade arbres et poteaux, au chant des hymnes liturgiques qu’exécutent des chœurs échelonnés le long du parcours, le triomphal cortège s’avance avec lenteur. Le recueillement est parfait, le respect incline toutes les têtes, l’émotion met des larmes sur beaucoup de visages, l’admiration, impuissante à se maîtriser, éclate en applaudissements»
Il est difficile aujourd’hui d’imaginer cette ferveur; mais cela montre bien l’importance que la religion occupait dans notre société il y a cent ans. Peut-on imaginer de nos jours, une telle mobilisation populaire. Les temps changent.
Toutefois, la maison de la rue Laval, quant à elle, est toujours fidèle au poste; plus belle que jamais et elle semble nous dire regardez comme je traverse bien le temps…à dans cent ans.
En effet, la maison a gardée toute sa beauté. 🙂