Mont-Royal et Bordeaux, la fanfare
Avant Facebook et les réseaux sociaux, quoi de mieux qu’une bonne vieille fanfare pour rameuter la foule.
Voici un témoignage éloquent, et une photographie exceptionnelle, montrant le carrefour Mont-Royal et Bordeaux, lors de la « parade » inaugurant le Festival du commerce de l’Avenue du Mont-Royal en 1941.
Les marchands se dotent de ce Festival du commerce, avec pour thème « Le progrès dans le commerce sur la rue Mont-Royal », avec le désir de répondre aux besoins croissants d’une clientèle toujours de plus en plus nombreuse. Il faut dire que la « rue » Mont-Royal, faisait la fierté des résidents du Plateau, car on la comparait même, à l’époque, à la rue Sainte-Catherine. Rien de moins.
Dans un article traitant de la tradition commerciale au Plateau Mont-Royal (Revue Continuité No. 66 1995) on fait justement référence à cet événement commercial hors de l’ordinaire. On y mentionne aussi le rôle particulier joué par les membres d’une famille, liée non seulement aux destinées d’un commerce historique du Plateau, mais aussi, préoccupée par la qualité de la prestation commerciale de l’Avenue…. À quelques coins de rue de là, la famille Roy exploite une bijouterie depuis maintenant 76 ans. La bijouterie J. Ômer Roy fait d’ailleurs partie de la petite histoire de l’avenue du Mont-Royal. Une troisième génération de Roy exploite aujourd’hui le commerce. Après 48 ans consacrés à la bijouterie, André Roy a passé le flambeau à son fils Normand en 1991. Très actif socialement, André Roy a joué un rôle de premier plan pour regrouper les commerçants et cimenter l’entraide économique de l’avenue du Mont-Royal. En 1941, il a participé à la fondation du premier regroupement de gens d’affaires, l’Association pour le progrès du Plateau Mont-Royal. L’avenue du Mont-Royal connaît alors une période de grande prospérité. Sur l’initiative des 300 marchands que comptait à l’époque cette artère, (on en compte 500 en 2012) on organise, la même année, un grand festival du commerce. Le défilé d’inauguration a attiré à lui seul une foule de 100 000 personnes. …
En plus de soixante dix ans, bien de l’eau a coulée sous les ponts et notre « rue » Mont-Royal en a vu de toutes les couleurs; des vertes et des pas mûres; des grands jours et des périodes difficiles. Mais elle a toujours su s’adapter.
On assiste actuellement à des frictions sévères, entre les commerçants de l’Avenue et une partie des résidants du quartier, quant à son état de santé et à sa vitalité commerciale. Ces pages d’histoire ne sont pas faites pour débattre de cet aspect et on ne peut que souhaiter que résidents et commerçants trouveront, ensembles, les moyens pour revenir à une situation ou la fierté sera mutuelle. L’Avenue du Mont-Royal c’est un des joyaux du Plateau. Un joyau historique certes; mais surtout un joyau socio-économique montréalais unique.
Mais revenons à notre photo :
Je me répété, agrandissez la photo et savourez toute l’information qu’elle contient. Amusez-vous à détailler les gens, les commerces, les voitures, etc.
Ainsi, vous reconnaîtrez sûrement le restaurant « Dans la Bouche », qui a remplacé le commerce de tapisserie, au coin de Bordeaux. Quant aux commerces « Dugal » et « Guinois », (dont l’immeuble est à vendre) ils seront démolis dans quelques années, pour laisser place à un tout nouveau Steinberg’s; qui deviendra par la suite, le Jean Coutu.
Pour ce qui est de la fanfare, c’est le fameux corps de tambours et clairons de l’école Supérieure Saint-Stanislas. Ce groupe sera, pendant plusieurs années, le corps de musique le plus « professionnel » et la plus grande fierté de l’école et du quartier.
Pour ce qui est de l’automobile qui attend patiemment de traverser Mont-Royal, l’histoire ne dit pas si ce fut facile. Déjà en 1941, les autos avaient du trouble avec les rues du quartier.
Je vous reviendrai avec d’autres détails.
Rue Chabot, nord de l’avenue du Mont Royal au coin de la ruelle, il y avait:
DUMOULIN bicycles
Réparation et location de bicycles.
Un monsieur fort sympathique
25 cents de l’heure pour louer
La bijouterie Goupil…et Michel Tamilia le tailleur, entre Bordeaux et Delorimier.
En face, Frérot et Soeurette et la Banque D’épargne.
Bonjour et merci pour cet information, savez-vous ce qu’il y a maintenant à la place de Michel Tamilia tailleur ? j’y ai fait faire un habit en 1983…
Merci
Réjean Boissonneault
« En 1955..il y avait 3 pharmacies entre les rues Bordeaux et Delorimier.
Fauvel, Messier et Larose
Et au coin de Delorimier…la taverne Laperrière
Le commerce de tapisserie…..chez Luna
Le corps de cadets ESSS années 55..56..57 sous la direction du frère René et Rodolphe
C’était le top des écoles supérieures.
Le frère Rodolphe qui lançait des carabines aux apprentis cadets
J’ai demeuré au coin de Bordeaux…en face du Steinberg’s
Je livrais des commandes pour 10 ou 15 sous
Intéressant de voir la photo de l’occupant de l’édifice qui allait être acheté et démoli pour devenir le Steinberg’s en 1948.
Pour votre info: Steinberg était localisé à cette époque au 2016 Mont-Royal, à l’est de Bordeaux. Déménagé dans le nouveau local pour des raisons évidentes: du plus petit, au plus grand !