La Salle paroissiale et l’école Saint-Stanislas
Robert Caron, notre ami, a rassemblé une multitude de souvenirs dans un vaste sac en papier brun. En les brassant avec soin, il les a fait surgir, chacun étant une petite capsule de mémoire qui émerge parfois lors d’une balade dans le vieux quartier ou au creux de notre esprit. Il suffit de les lire les uns après les autres, sans chercher de lien particulier entre eux.
Dans l’enceinte sacrée de la Salle Paroissiale, Il y avait un bowling au sous-sol, où jadis résonnaient les échos des strikes en ses profondeurs- j’y ai joué une fois. Il y a maintenant au même endroit une pâtisserie où je me laisse désormais tenter par les délices d’une pâtisserie, en quête d’une douceur réminiscente du passé.
Les méandres de ma mémoire se perdent dans les images en noir et blanc des films d’antan, alors que j’arpentais les travées de cette salle, bercé par les aventures de Tarzan et les contes enchantés de Disney. Mais parmi ces classiques du grand écran, se nichent également les récits bibliques grandioses, tels que « Le Roi des Rois » et « Les 10 Commandements », dont la projection faisait palpiter nos jeunes cœurs, pour seulement quelques modestes cents et et puis … ? « La louve des SS », non, ! C’était plus tard ailleurs… et ça coûtait 25 cents.
Une fois, dans l’effervescence de la jeunesse, toute l’école s’est rassemblée dans cette enceinte empreinte de nostalgie. Les professeurs se muaient en acteurs, jouant des comédies pour notre plus grand amusement, mais le motif de cette échappée m’échappe à présent, perdu dans les dédales du temps.
Un hiver, au détour d’une récréation glaciale, une boule de neige a trouvé sa cible, effleurant malicieusement la tête d’un camarade de classe. Robert Hamel, figure athlétique et respectée de notre école. Cet acte, aurait pu déchaîner sa colère sur moi, mais il m’a regardé en maudit et a dû juger que je ne valais pas une vengeance et il est reparti. OUF !
Les souvenirs se bousculent, entre les jeux d’enfance et les moments d’insouciance.
La vente des TAG Day, cette tâche qui nous était confiée sans que je n’en comprenne la raison, demeure un mystère enfoui dans les méandres du passé. Et puis, je me souviens qu’un autre camarade de classe en 5 ième année, se faisait fracasser la tête sur le tableau par la maîtresse, geste qui, aujourd’hui, je pense n’aurait pas pu se faire.
Les mois passent, rythmés par les saisons et les rituels immuables de l’école. Le carnaval de février, véritable ode à l’hiver, réunissait petits et grands dans une symphonie de rires et de glissades sur la patinoire, orchestrée par les frères bienveillants. On préparait soigneusement la patinoire et on montait des estrades de neige tapée sur le rebord de la bande du côté de l’école. On en profitait pour jouer au roi de la montagne et c’était rare que je le restasse très longtemps. On profitait de la récréation pour passer la gratte sur la surface glacée. C’était le préfet qui arrosait la glace.
Mais parmi les joies de l’enfance, se nichent également les écueils, comme cette chute brutale dans l’escalier métallique de secours, témoin muet de nos jeux tumultueux. On accédait à cet escalier après avoir traversé la toilette. Et les jours de verglas, cet escalier devenait assez dangereux et un jeune en avant de moi l’avait appris à ses dépens.
Que dire des exercices de feu qui nous forçaient à sortir en rangs serrés dans la cour de l’école. Pour nous, c’était une occasion de briser la routine. À la fin de l’exercice, les pompiers calculaient le temps que la sortie avait pris et on rentrait dans nos classes toujours 2 par 2 et en ordre. La claquette des maîtresses assurait l’ordre.
Le mois de mai est le mois le plus beau affirmait-on mais c’était aussi le mois des déménagements. Des élèves provenant d’autres quartiers migraient dans notre école ; les plus craints étaient ceux qui venaient de l’école Champagnat ; ils avaient la réputation d’être des « TOFS », finalement des bums. La bataille prenait souvent à l’école à cause d’eux.
Les années filent, emportant avec elles les rires et les larmes de l’enfance. Les visages se perdent dans les méandres du temps, tandis que le passé s’évanouit lentement dans l’oubli. En observant bien les visages des photos scolaires obtenues par d’autres sources, j’ai cru reconnaître Richard Charron qui fut dans ma classe à quelques reprises ; il faisait partie d’un groupe de choristes dirigé par un des frères de notre école ; il était le chanteur vedette et on avait su qu’il était allé à Paris pour participer à des spectacles de chorales. Je n’ai jamais su ce qu’il en était devenu. Je ne l’ai jamais vu aux Jeunes Talents Catelli.
Chaque mois, pour un voyage captivant à travers les pages du passé, plongez avec nous dans les souvenirs d’enfance de Robert Caron avec ses prochains articles.
À suivre.
© SHP et Caron Robert, 2024
Photo : Ange Pasquini,
Index des capsules de mémoire de Robert Caron
Oui cher M. Caron
J’ai aussi plusieurs souvenirs de l’école Saint-Stanislas, les parties de hockey, le nettoyage de la glace quelques frères nous démontraient leur habileté à manier la rondelle. Je me souviens surtout les trois ans passés chez les scouts notre local était dans la salle paroissiale Saint-Stan. Je me souviens y avoir vécus des expériences de vie très enrichissante grâce aux bonnes expériences vécues de la vie dans la nature grâce à nos supers chefs.
J’étais aussi une assidue des films du samedi. Je pense que le prix d’entrée était de 0,10 cents. Je me souviens de Robin des Bois et des films de cape et d’épée. Toujours heureuse de vous lire!
J’ai passé toute mon enfance et mon adolescence sur la rue Garnier à l’ombre de l’église Saint-Stanislas et je ne me rappelle pas d’être allé une seule fois dans cette salle. Nous n’étions pas riche et le souvenir que j’ai de cett époque c’est que ma famille n’était pas riche et que le cinéma était considéré comme une activité superflue qu’on ne pouvait pas se payer.
Mes seuls souvenirs d’une époque scolaire c’est à mon retour à Montréal sur le Plateau à Saint-Pierre-Claver. Comme tous les ados je pense qu’il y avait une certaine compétition entre Saint-Stanislas et Saint-Pierre-Claver.
J’ai eu un professeur nommé Deguire qui enseignait la comptabilité à mon école et qui était parti enseigner à « Saint-Stan » comme on l’appelait. C’était tout un numéro, et il fallait se tenir les fesses serrées à chaque fois qu’il arrivait. Il faisait trembler les élèves et les écoles.
Que de souvenirs!! Moi aussi tous les samedis après-midi session de film. A l’entrée on nous donnait un coupon numéroté car il y avait tirage à la fin de la représentation. Sur scène il y avait décor de la »Poule aux oeufs d’or » je me rappelle très bien car j’ai participé sur scène et j’avais choisi l’oeuf et gagné un appareil photo (kodak comme on disait à l’époque. Le bowling en bas je me rappelle aussi je faisais parti d’une ligue (3 parties pour 0.75$) et c’était en 63-64, je n’avais que 9 ou 10 ans à cette époque.
J’ai participé comme concurrent à ce jeu de la « Poule aux trésors »; j’étais excessivement nerveux; j’ai perdu et eu droit à un prix de consolation. L’animateur du jeu était Pierre Décarie et est décédé l’an dernier.
Sur la carte, on place l’école Saint-Stanislas au coin de Laurier et de Lanaudière. Je croyais que l’école était beaucoup plus à l’ouest, soit Laurier et de Gaspé, à proximité des bureaux actuels de l’arrondissement.
Bonjour Robert
Sur la carte on place seulement la salle paroissiale je vais le préciser merci.
J’ai aussi une photo d’école avec la classe de Richard Charron et au tableau, il y a un Caron dans la classe, c’est peut-être vous! 🙂
Robert Caron, j’aimerais vous dire que quand j’ai lu le nom de Richard Charron, plusieurs souvenirs sont remontés à ma mémoire. Car mon frère Yves Pilon était dans la chorale au même moment que Richard. Ils étaient d’ailleurs les deux principaux choristes au moment où celui qui dirigeait la chorale était le frère Jean-Louis Bernier. Mon frère fut le straight man de Richard au cas où sa voix aurait manquée, ce qui est arrivé quelques fois avant des concerts. Il a été aussi celui qui attendait pour voir si Richard pouvait faire une émission spéciale à Radio-Canada « Hammal et les visiteurs de la nuit ». Finalement mon frère n’est apparu que comme roi mage! 🙂 Mais, il s’est repris en chantant avec Jean-Claude Darnal à Radio-Canada, une chanson populaire du temps « Papa, oh Papa » Si vous voulez me contacter par courriel, je vous ferais parvenir deux documents sur l’École St-Stanislas qui avaient été publiés en 1957-58 et 1958-59. Vous pourriez retrouver des choses qui vous intéresserait sûrement.
Tous les samedis après midi…..session de films à ce théâtre de la rue Laurier
Très différent d’une salle paroissiale
Longue marche de Bordeaux et Mont Royal
Cher Monsieur Caron
Désolé de vous apprendre cette nouvelle, mais en voulant prendre une photo récente des lieux, j’ai constaté que tout était fermé. Malheureusement, j’ai également remarqué que votre boulangerie en sous-sol est bien close.
Voici l’affiche apposée sur la porte close de la boulangerie « Le Fromentier ».