Ghislaine Léger, jeune fille du Plateau, vendeuse chez Eaton en 1942
Récemment, j’ai eu le bonheur de découvrir trois belles photos. Je vous présente Ghislaine Léger, ma mère, fille d’Emma Laberge que l’on remarque sur la photo prise en 1940, avec son beau chapeau.
Ghislaine Léger aime le « beau linge ». Elle confectionne ses propres robes. Elle apprit la couture en observant les autres. Ces personnes seraient des vendeuses de tissus.
Cette jeune femme, âgée de 16 ans, en 1942, désirait travailler chez Eaton. Un bon matin, « bien vêtue, bien coiffée », semblable à cette photo, elle se présenta au comptoir des bas pour dame, situé au 1e étage. Elle demanda à l’une des deux employées de parler à la gérante du département. Elle lui expliqua qu’elle désirait y travailler. La dame l’accepta.
Ghislaine débuta immédiatement. On remarqua alors qu’elle était capable de vendre. Eaton l’engagea.
Les bas vendus chez Eaton étaient d’excellente qualité. Ma mère les qualifiait de « fin », c’est-à-dire délicat, léger, mince. Les bas nylons les plus populaires étaient de couleur diaphane avec une couture noire derrière la jambe. Les bas de couleurs ou de motifs n’existaient pas. Pour les soirées et les grands évènements, ces dames portaient des bas noirs. La marchandise se trouvait dans de nombreux tiroirs sous le comptoir. Ghislaine passait à travers ces tiroirs avec ses doigts agiles afin de trouver l’article demandé ou pour maintenir un inventaire suffisant. Certaines clientes songeaient à changer de produit. Ghislaine leur suggérait alors : « Madame, si vous êtes satisfaite ne changer pas ». Elle travaillait de 9 h à 17 h, cinq jours par semaine. Elle poinçonnait sa carte de temps à 4 reprises : à l’arrivée et à la sortie ainsi que pour l’heure du dîner.
Ghislaine habitait au 4805 Chabot, au coin de la rue Gilford. La photo ci-dessous fut prise par elle, en 1945.
Pour se rendre chez Eaton, Ghislaine marchait sur la rue Chabot pour prendre le tramway No 52 sur l’avenue du Mont-Royal. Ce tramway allait jusqu’à la rue Sainte-Catherine via le boulevard Saint-Laurent. Il était, à cette époque, ce que représente la ligne verte du Métro de Montréal de nos jours. C’était un excellent moyen pour se rendre du Plateau Mont-Royal au centre-ville de Montréal.
Ghislaine avait appris un peu l’anglais en écoutant des films américains au cinéma. Elle maîtrisa cette langue en parlant sur l’heure du dîner avec ses collègues de travail anglophones.
Ma mère y travailla quatre ans. Elle s’arrêta pour élever sa famille. Elle y retourna par la suite en 1962. Elle était appréciée des Mesdames Mallette, Ford et Rosenberg. Elle retourna dans le même département pour la vente sur le plancher puis aux postes téléphoniques. La livraison des commandes ou la cueillette des retours s’effectuaient par des camions identifiés Eaton. Ghislaine s’occupait autant des commandes que des retours. Son horaire était de trois jours semaine avec la période d’été vacante. Elle prit finalement sa retraite en 1986.
Ghislaine Léger aime le « beau linge ». Elle confectionne ses propres robes. Elle apprit la couture en observant les autres. Ces personnes seraient des vendeuses de tissus.
Cette jeune femme, âgée de 16 ans, en 1942, désirait travailler chez Eaton. Un bon matin, « bien vêtue, bien coiffée », semblable à cette photo, elle se présenta au comptoir des bas pour dame, situé au 1e étage. Elle demanda à l’une des deux employées de parler à la gérante du département. Elle lui expliqua qu’elle désirait y travailler. La dame l’accepta.
Ghislaine débuta immédiatement. On remarqua alors qu’elle était capable de vendre. Eaton l’engagea.
Les bas vendus chez Eaton étaient d’excellente qualité. Ma mère les qualifiait de « fin », c’est-à-dire délicat, léger, mince. Les bas nylons les plus populaires étaient de couleur diaphane avec une couture noire derrière la jambe. Les bas de couleurs ou de motifs n’existaient pas. Pour les soirées et les grands évènements, ces dames portaient des bas noirs. La marchandise se trouvait dans de nombreux tiroirs sous le comptoir. Ghislaine passait à travers ces tiroirs avec ses doigts agiles afin de trouver l’article demandé ou pour maintenir un inventaire suffisant. Certaines clientes songeaient à changer de produit. Ghislaine leur suggérait alors : « Madame, si vous êtes satisfaite ne changer pas ». Elle travaillait de 9 h à 17 h, cinq jours par semaine. Elle poinçonnait sa carte de temps à 4 reprises : à l’arrivée et à la sortie ainsi que pour l’heure du dîner.
Ghislaine habitait au 4805 Chabot, au coin de la rue Gilford. La photo ci-dessous fut prise par elle, en 1945.
Pour se rendre chez Eaton, Ghislaine marchait sur la rue Chabot pour prendre le tramway No 52 sur l’avenue du Mont-Royal. Ce tramway allait jusqu’à la rue Sainte-Catherine via le boulevard Saint-Laurent. Il était, à cette époque, ce que représente la ligne verte du Métro de Montréal de nos jours. C’était un excellent moyen pour se rendre du Plateau Mont-Royal au centre-ville de Montréal.
Ghislaine avait appris un peu l’anglais en écoutant des films américains au cinéma. Elle maîtrisa cette langue en parlant sur l’heure du dîner avec ses collègues de travail anglophones.
Ma mère y travailla quatre ans. Elle s’arrêta pour élever sa famille. Elle y retourna par la suite en 1962. Elle était appréciée des Mesdames Mallette, Ford et Rosenberg. Elle retourna dans le même département pour la vente sur le plancher puis aux postes téléphoniques. La livraison des commandes ou la cueillette des retours s’effectuaient par des camions identifiés Eaton. Ghislaine s’occupait autant des commandes que des retours. Son horaire était de trois jours semaine avec la période d’été vacante. Elle prit finalement sa retraite en 1986.
© SHP et Jacques Latendresse, 2024
Photos : Jacques Latendresse,
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Dès l’âge de quatre ans et pendant des décennies, ma mère et moi allions magasiner chez Eaton. C’était notre magasin, on y trouvait de tout avant les centres commerciaux. Merci pour le souvenir.
C’est une représentation imaginaire de Ghislaine Léger se rendant à son travail. L’image dégage une ambiance nostalgique et donne un aperçu de la vie quotidienne à cette époque. La scène capture un moment figé dans le temps, mettant en valeur le contraste entre les éléments de transport moderne pour l’époque (comme le tramway et les voitures) et l’élégance classique des vêtements des personnes.
Document enchanteur qui nous replonge dans les belles années d’antan.
Personnellement, ce document m’a rappelé un article publié dans notre bulletin trimestriel sur Annette la maman d’un membre de la SHP.
C’était en 1942, elle partait chaque matin pour aller travailler dans l’usine Noorduyn Aircraft Limited qui deviendra Canadair puis Bombardier.