Le 2 mars 1960, un incendie dévastateur a marqué l’histoire de l’avenue du Mont-Royal à Montréal. Ce drame, qui s’est déclenché à la chapellerie Charlebois, située au 1660 avenue du Mont-Royal Est, a causé des pertes humaines tragiques et, il est resté gravé dans la mémoire collective comme l’un des événements les plus sombres du service des incendies de la ville.

L’incendie a commencé en fin de matinée et s’est rapidement propagé sous l’effet d’un vent d’ouest, embrasant plusieurs bâtiments environnants. Malgré les efforts déployés par les pompiers venus de nombreuses casernes de la ville – notamment les casernes 5, 6, 11, 14, 16, 19, et bien d’autres – la situation est devenue incontrôlable. La chaleur intense et l’effondrement soudain de la structure ont piégé cinq pompiers sous les décombres. Ces hommes courageux ont perdu la vie en accomplissant leur devoir : Marius Létourneau (37 ans), Erban Soucy (42 ans) et Eusèbe Loiseau (32 ans) de la caserne 5, ainsi que Lionel Gariépy (29 ans) et Henri Robichaud (40 ans) de la caserne 19.
Cette tragédie a profondément touché les familles des victimes, leurs collègues pompiers et les résidents du quartier. L’aumônier des pompiers, le père Paul-Dollard Morin, a eu la lourde tâche d’annoncer la nouvelle aux proches des défunts et de leur apporter un soutien spirituel dans cette épreuve.

Les funérailles civiques des cinq pompiers ont eu lieu le 7 mars 1960 à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Cet hommage solennel a réuni une foule nombreuse venue exprimer sa gratitude et son respect envers ces héros disparus. Le cortège funéraire a traversé le boulevard Dorchester récemment inauguré avant que les corps ne soient inhumés au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, dans une section dédiée aux pompiers morts en service. Ce lieu de repos est marqué par une colonne ornée de symboles représentant leur métier : lances, échelles et boyaux.

Aujourd’hui, cet événement tragique reste une page marquante de l’histoire montréalaise. L’emplacement où se trouvait autrefois la chapellerie Charlebois est désormais occupé par un supermarché, mais le souvenir des cinq pompiers demeure vivant grâce aux récits transmis par des témoins et aux archives historiques.
Une vidéo muette tirée des archives de Radio-Canada offre un aperçu poignant de cet incendie et de ses conséquences.

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On y voit notamment des séquences témoignant des conditions extrêmes auxquelles les pompiers ont dû faire face : des flammes intenses mêlées à des blocs de glace rendaient chaque mouvement périlleux, tandis que le risque constant d’effondrement ajoutait une tension insoutenable à leurs efforts héroïques.
Ce drame illustre non seulement le courage exemplaire des pompiers montréalais mais aussi l’impact durable qu’un tel événement peut avoir sur une ville entière. Il rappelle également l’importance de préserver la mémoire collective pour honorer ceux qui ont donné leur vie au service des autres.
© Ange Pasquini avec le soutien de Gabriel Deschambault, 2024
Photos archives de la vile de Montréal
Vidéo archives Radio Canada transmise par Robert Pilon
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Merci de nous rappeler ce drame, j’avais déjà vu un reportage sur se cas, mais assez vague.
Je suis arrivé sur le Plateau cinq ans après ce feu.
Je me souviens très bien de ce triste événement. J’habitais à l’époque sur l’avenue Mont-Royal angle Chabot. Nous avions tous été marqués. En effet, ce furent véritablement des héros.
Il m’était difficile en tant que père d’un pompier de ne pas rendre hommage au courage de ses héros du quotidien.
À remarquer que les cercueils de ses héros morts en service commandé sont recouvert du drapeau de la ville de Montréal.