Plateau, auto et sport auto !
Comme je me qualifie moi-même de « gars de char », je vous présente dans ce document un aperçu plutôt personnel du monde automobile du Plateau tel que je l’ai connu dans les années 60 – 70, et un peu plus. Je prévois quatre volets : soit les commerces qui ont résisté au passage du temps et qui ont toujours pignon sur rue. Puis ceux qui ont disparu et sont devenus d’heureux souvenirs pour plusieurs. Un troisième volet sur les postes d’essence, les enseignes et les prix. Je termine avec un volet OFF-Plateau, parce que même si en dehors des limites officielles du Plateau de quelques rues, des entreprises ont marqué l’histoire et certaines sont devenues des enseignes de marque.Il est évident que plusieurs lecteurs auront des ajouts à faire, sinon des commentaires les concernant, eux ou leur famille. Mais l’automobile est un sujet sans fin. À noter, la présence presque irritante de l’anglais avant les années ’60.
Premier volet : d’abord les concessionnaires et entreprises de services qui sont toujours là :


Les Isetta italiennes ont été badgées BMW peu après leur lancement et ont un peu sauvé le manufacturier allemand. Curiosité qui ne passerait plus les normes de sécurité actuelles !
En sport auto, de plus, la maison a commandité dans les années ’60 un certain Roger Peart sur une Landar R (berlinette sport à moteur Cooper S) au circuit naissant du Mont-Tremblant, capable de rivaliser avec Jacques Duval en Porsche. Ce même Peart est celui qui a dessiné en 1978 le circuit Gilles-Villeneuve et dirigé l’Autorité Sportive du Canada pendant 40 ans
Coiteux Hyundai, rue Papineau C’est Jos Coiteux qui a ouvert un garage dans les années 40 et c’est une décennie plus tard qu’il a offert des produits BMC (British Motors Co.) : Austin, MG. Sa réputation d’offrir un excellent service s’est vite répandue. . Sa relève, son fils Robert, est aussi devenu un coureur redoutable au Mont-Tremblant sur des Austin version Cooper S. On est loin de l’arrivée des produits japonais. Finalement la transition s’est tôt faite vers le coréen Hyundai dans un édifice beaucoup plus vaste et de nos jours le grand patron est toujours un Coiteux (Jean-Sébastien).

Le carré noir indique l’emplacement original. 710 Robert Coiteux, Montreal Qc Mini Cooper S/Coiteux Auto
Volkswagen Popular, rue Saint-Hubert Au printemps 1939, on attendait la singulière création de Ferdinand Porsche, mais la Seconde Grande Guerre a retardé le projet à 1952 avec une première douzaine de Coccinelle de Type I. Popular Volkswagen est installé au coin de St-Grégoire et St-Hubert depuis 1957 et peut être considéré maintenant comme le plus vieux concessionnaire du Plateau. Parmi ses premiers clients, un nom qui a aussi marqué son époque.
Notez le numéro de téléphone : le CR signifiait Crescent, qui est devenu le 271-2501
Alix Toyota, rue De Lorimier De la station Shell où il vendait déjà des Studebaker et des Sunbeam (voir aussi Achat de la Studebaker), Fernand Alix a servi un passant qui conduisait une… Toyota! Nous sommes fin ‘60 et il devient concessionnaire à la même période que Chassé Toyota. L’essence a disparu, le commerce a grossi, toujours coincé dans les limites du terrain original. Il aura fallu plus de 50 ans avant que son fils Pierre relocalise l’entreprise au coin de Crémazie et Papineau, là où jadis trônaient fièrement les deux cheminées de Miron.
Dans les années ’80, j’ai été commandité par Alix Toyota et remporté plusieurs championnats de rallye (Québec et Canada 1983-84-85) avec comme copilote Francois Cyr, mécano chez Alix.
EMEMM : École des métiers de l’équipement motorisé de Montréal Le véritable fleuron de la formation automobile au Québec, EMEMM, c’est l’acronyme complet pour dire plus simplement l’école de l’automobile qui forment les mécaniciens (maintenant des techniciens) depuis plus de 100 ans. L’École Technique de Montréal au 70 Sherbrooke ouest réunit les formations de nombreux métiers à partir de 1916. C’est définitivement en 1949 que les métiers de l’automobile sont séparés. Finalement, c’est en 1980 qu’on inaugurera puis agrandira le bâtiment du 5455 Saint-Denis coin Saint-Grégoire. Curieusement, le concessionnaire Clermont, tout à côté, avait été un important lieu de formation (via Chrysler) dans les années 40.
© SHP et Michel Poirier-Defoy, 2025
Crédits photos : archives de Montréal, Y. St-Jean, MPD
Collaboration G. Deschambault
Index des capsules de mémoire de Michèl Poirier-Defoy
Sans cet article, ne n’aurais pas pu imaginer que les petites Isetta étaient des véhicules précurseurs des BMW mini.

Les Isetta sont dans la mouvance des petites voitures d’après guerre hors de l’Amérique: Fiat 500, VW Beetle, Austin Minor, Citroën 2 chevaux, Renault 4 et toutes les japonaises qui devaient avoir moins de 360cc de moteur. Les Isetta italiennes ont été badgées BMW peu après leur lancement et ont un peu sauvé le manufacturier allemand. D’un moteur 2-temps de 9,5 chevaux avec une porte de frigo (!) elle a pris plus de muscle avec les saisons. J’en ai conduit une à Laval chez le concessionnaire BMW/Volvo de l’époque: elle avait un moteur de 300cc et 13 chevaux. Fallait être patient ! Mais quelle objet de curiosité pour le Québec avec sa portière unique qui s’ouvrait vers l’avant et le volant qui se désarticulait.
La MINI est la descendante des Austin que BMW a racheté.
Moi je ne me considère pas comme un gars de char, mais j’aimais aller les voir en exposition à la place Bonnaventure dans les années 70.
Je me souviens de Coiteux, de celui de Saint-Grégoire, de celui de Papineau et le spécial de Cristofaro. Il en avait un de Citroen juste en face de chez moi sur Papineau (j’habitais au 4599), mais il était petit pour participer.
Concernant la formation de mécaniciens, je me demande s’il n’y en avait pas un école au coin de Saint-Denis et avenue des Pins dans les années 60 ?
J’y suis allé faire aplication en 1966 pour un cours sans le savoir, mais le destin lui oui, car 28 ans plus tard j’y étais engagé pour l’entretien des écoles. Pour Alix il était plutôt dans Rosemont je demeurais à quelques pâtés de maisons vers le nord en 1970.
Bonjour Gilles,
Le Salon de l’Auto à la Place Bonaventure ramène de beaux souvenirs. Il remplaçait le Palais du commerce, là où est la Grande Bibliothèque maintenant sur Berri. Il y avait une petite section pour le sport automobile et j’ai eu le privilège d’y exposer ma voiture de rallye à quelques reprises. J’ai préféré les salons à cet endroit plutôt qu’au Palais des Congrès
Cristofaro était effectivement LA référence en terme de carrossier, loin devant la compétition, pour la qualité de son travail en retour d’une facture plus élevée.
Pour ce qui est d’une école de métiers dans les années 60, je n’en ai aucun souvenir mais je vous fais confiance. J’ai aussi souvenir d’une concessionnaire Citroën sur le boulevard Rosemont. André Citroën était un des génies de l’automobile du 20e siècle et sa Traction Avant 50 ans avant le reste de l’industrie. Un vrai tapis magique tellement elle était confortable.