Drame rue Mentana
Le 14 septembre 1945, à l’heure du midi, un drame se prépare sur la rue Mentana, tout juste au sud de Mont-Royal. C’est la fin de l’heure du dîner et les écoliers retournent à l’école. À cette époque, les enfants retournent à la maison pour dîner; il n’y a pas encore de service de garde à l’école et le mode de vie n’oblige pas encore les mères de famille à aller travailler. Comme disait le curé : ..«la place de la femme est à la maison».
J’ouvre ici une parenthèse pour rappeler qu’il s’agit d’un blogue historique (donc ancien!); qui fait état des choses comme elles se passaient dans le temps et qui n’engage pas la responsabilité contemporaine de son auteur. À cette époque, l’homme est le pourvoyeur de la famille (même si parfois il s’accroche les pieds à la taverne) et la femme est la reine du foyer, celle qui fait «runner» la business; dans le fond, c’est elle la vraie boss.
Donc, le climat et le mode de vie familial étant campé; retournons à nos jeunes écoliers qui retournent vers leurs classes après le dîner. Il est près d’une heure de l’après-midi lorsqu’un employé d’une quincaillerie de la rue Mont-Royal est affairé dans l’entrepôt situé sur Mentana. À partir d’un réservoir de 50 gallons de naphta (dans ce temps là, les litres n’existent pas encore), il emplit un plus petit bidon pour la vente au détail. La manipulation de ce combustible étant hautement dangereuse, il suffit d’une simple étincelle pour allumer un incendie. Ce qui devait arriver …arriva!
L’employé quitte la scène pour aller prévenir les pompiers. Peu de temps après, les premières voitures provenant de la caserne 16 (Rachel et Christophe-Colomb) arrivent sur les lieux. On utilise le camion pompe et non les échelles, puisque le feu est au sous-sol de l’édifice. Le feu ne semble pas dramatique pour le moment car il y a peu de flammes et de fumée. Ne redoutant pas le danger, lorsque les premiers sapeurs se présentent à l’entrée de la porte du sous-sol, le baril de Naphta explose et propulse littéralement une immense boule de feu par l’ouverture; fauchant au passage les malheureux pompiers. Les journaux parlent «d’apocalypse» et de «mer de feu». Toujours est-il que cette «boule de feu» est allée souffler la façade des maisons de l’autre côté de la rue, y allumant différents foyers d’incendies.
Toutefois, le véritable drame ne réside pas dans ces flammes déchaînées, mais plutôt dans l’amas de victimes jonchant le sol après l’explosion. On parle de cinquante et une victimes. Malheureusement, de ce nombre, on retrouve une majorité d’enfants qui s’étaient arrêtés sur le chemin de l’école pour regarder travailler les pompiers sur ce petit feu (avant l’explosion du baril). Il s’agit bien sûr d’enfants du voisinage; rue Mentana, rue Boyer, etc.
L’explosion fera finalement 10 victimes, dont 7 enfants. Deux familles perdront même trois de leurs membres. Une multitude d’autres porteront toute leur vie, sur leurs corps, les marques de ce drame. Jeune enfant, une voisine d’à peine dix ans plus âgée que moi, avait à la figure les traces de ce qui avait du être d’atroces brûlures, souvenirs de ce jour fatidique.
Je suis née le 14septrmbre1945vers17hrs.Il n’y avait aucun hôpital disponible ,c’est pourquoi je suis née à l’hôpital BeauLac coin st Hubert et Sherbrooke malheureusement qui n’existe plus.Ma mère fut marquée par cette tragédie et à chacun de mes anniversaires elle me racontait ce drame..
Mais quelle belle écriture vous avez.
Merci !
Donc, si j’écrivais un petit livre de mes chroniques historiques, vous vous procureriez un exemplaire?
( C’est une blague ! )
Ma mère, Cécile Limoges, demeurait sur la rue Dorion à cette époque. Elle avait 13 ans et malgré que sa mémoire lui fasse défaut aujourd’hui, elle se souvient encore de ce jour. Bien sûr, à son âge, elle a été marquée par cet événement et m’en parlait souvent, au fil des années. Elle m’a toujours dit qu’une amie était décédée, mais dont elle oublie le nom aujourd’hui.
Je comprends maintenant très bien pourquoi ma mère n’a jamais voulu qu’on se précipite pour aller voir des incendies, quand on était jeunes, alors que nos amis y accouraient facilement.
Je n’avais jamais entendu parler de ce drame. Je n’étais pas née à cette époque mais je suis renversée par la lecture de l’article et des commentaires qui suivent. Je pleure avec vous ces êtres chers disparus, vous avez toute ma sympathie.
Mon oncle a perdu sa mère, sa soeur et son frère dans cet accident.
Ils étaient sur leur balcon et regardaient la scène. Une boule de feu les a tués. On en parlait dans la famille. Il y a eu des orphelins. Il y avait aussi un joueur de baseball prometteur parmi les victimes et dont je ne me souviens pas du nom.
Quelle tragédie! Je lis les commentaires et c’est très triste.
Ma mère a été brûlée ce jour là.
Elle a eu 10 ans le 16 septembre 1945 à l’hôpital Notre-Dame.
Elle a survécu bien entendu…Elle est toujours vivante et marquée par l’événement.
Nous en parlions hier soir. Nous avons dans un « srcap book », toutes les coupures de journaux de l’époque. La Patrie, Le Petit journal, etc.
Tout ça pour prouver que le naphta était bon…
Horreur
J’ai 82 ans je me rappelle de cette explosion comme si c’était hier, j’avais 11 ans mon amie Jacqueline Parent que je tenais par la main était dans un passage de cour. Alors le courant d’air l’a tuée instantanément j’ai été brûlée jambes figures et mains je fut hospitalisée pratiquement 1 an.
Je n’oublierai jamais cette explosion j’avais 11 ans je m’en allais vers l’école des pères Saint-Sacrément en passant devant Lacroix et Léger M Roy le propriétaire sortait de la quincaillerie sans dire un mots à personne.
J’ai été brûlée au visage, aux mains, aux jambes et j’ai été hospitalisée un an …
Moi aussi. J’ai rencontré un dénommé Fiset, qui demeurait dans le bas de la rue Balzac, à Montréal-Nord, chez un plombier du nom de Patry. Ce jeune garçon avait le visage tout déformé et mal cicatrisé, suite à cette explosion, qui avait eu lieu dans un sous-sol. Ce jeune homme se trouvait malencontreusement devant le soupirail au moment de l’explosion.
Je demeurais au 1039 de la rue Marie-Anne.
Retournant à `l’école Louis-Hippolyte-Lafontaine, l’explosion a eu lieu au moment même où j`arrivais à l’intersection de Mentana et Marie-Anne. J`ai vu une énorme boule feu qui englobait complètement les deux côtés de la rue Mentana et qui s`élevait sur une hauteur de plus de deux étages. Dès lors, ma mémoire est restée figé car je n’ai aucun souvenir des moments qui ont suivi.
Ai-je continué vers l’école?
Suis-je retourné vers la maison?
Rien, aucun souvenir !
Bonsoir,
Je me rappelle de cette tragédie parce que je retournais à l’école pour l’après midi.
Je demeurais au 4344 rue Delaroche au coin de la rue Marie Anne, pour me rendre à l’école Lafontaine situé sur la rue Berri entre Marie Anne et Rachel,je partait à pied de mon domicile et prenait la rue Marie Anne vers l’ouest jusqu’à la rue Berri ensuite la rue Berri jusqu’à l’école.
Lorsque le bruit de l’explosion s’est fait entendre j’étais a la hauteur de la rue Boyer, alors j’ai couru pour voir où c’était et j’ai vu avec horreur tous ces blessés par terre sur la rue et sur le trottoir et le désarrois des pompiers et des secouristes arrivés sur les lieux.
Cet événement est resté graver dans ma mémoire pour le restant de mes jours, à l’époque j’avais 12 ans aujourd’hui je suis âgé de 74 ans
Le lendemain je regardais les photos et les noms des victimes dans les vitrines du journal Montréal-Matin qui était situé du coté sud de la rue Marie Anne entre la rue Delaroche et la rue Christophe Colomb il y avait des élèves de mon école parmi les victimes et des filles de l’école du Saint Sacrement qui était situé sur la rue Mont.Royal près Berri.
Victor Surprenant
Claude, Pierre, Micheline et Laurence Fiset ont été brûlés, deux sont morts
Pierre est mon père. Il a souffert toute sa vie de cette événement
Bonjour,
Je suis la fille de Jean Pierre Fiset