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Commentaire

Apres les poules…les cochons! — Un commentaire

  1. Ah! Le petit cochon
    Une ‘cochonade’ anecdotique aussi véritable que savoureuse, mettant en scène deux balcons, la rue Rachel, l’avant guerre, deux cultures, un faux poupon et un petit cochon.
    Un jour de juillet 1939, alors que sa famille habitait au 1357 rue du Parc Lafontaine (rue Rachel actuelle, presque à angle est de la rue de Lanaudière), Thérèse Perrault 12 ans est envoyée par sa mère Rita Taillefer chez les aimables voisines d’origine grec, les Kipouros, qui habitent au premier étage de l’immeuble contigu. Le contenu du message est crédible: une jeune cousine de Rita est en visite avec son poupon et vers quinze heures elle leur présentera au balcon. Les Perrault habitent au deuxième étage. Ils disposent d’un grand balcon rectangulaire. Il a la particularité d’être en retrait par rapport à celui des dames Kipouros. Cette configuration existe encore aujourd’hui.
    A l’heure convenue pour ‘l’évènement du jour’, les dames Kipouros se pressent au balcon pour attendre le gentil poupon. Tout à coup, Rita Taillefer s’avance devant son garde-corps en fer-forgé, portant un ‘paquet’ de soie immaculée et de dentelles enrubannées, d’une belle série de nœuds froncés. Des cris retentissent soudain: c’est que Rita imite très bien, la bouche enfouie dans cet amas de chiffons, les cris et les pleurs d’un poupon! L’inquiétude gagne les voisines affolées. Les pleurs s’accentuant, nos dames Kipouros dénoncent la scène avec pathos. Le paquet bouge, se déforme et gigote cette fois, au dessus pratiquement de la voie. Il y a que, dans son enthousiasme interprété, Rita tente de le montrer, à ces spectatrices livides, en le suspendant au-dessus du vide! ‘Ne faites pas cela malheureuse mère!’ crient-elles à cette femme téméraire. Mais Rita redouble les cris et taponne le paquet en vie! Un ruban tombe, puis un second, de sorte qu’au bout d’un moment le drame se produit et dans un dernier cri, s’élance au sol du balcon, un véritable petit cochon et vite vole au second, l’oreiller de plume et l’tas de chiffons!
    Rires et larmes s’en suivirent et une morale d’en déduire, voilà au fond ce que c’est, que le charme des balcons en retrait!

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