L’inflation racontée par les timbres
Cette période de confinement me permet de revisiter ma collection de timbres afin d’en retirer des éléments historiques intéressants. Je vous présente six timbres allemands du début des années 1920 qui montrent très bien ce qu’était l’hyperinflation à cette époque. Le premier coûtait 5 marks, vous verrez par la suite qu’on passe à 10 marks, à 500 000 marks, à un million, à 5 millions et finalement à 50 millions de marks.
Je ne présente pas toute la progression puisqu’il y a eu toute une série de timbres entre 5 et 50 millions, mais je voulais juste vous montrer les effets de l’hyperinflation sur les économies en banque. Le retraité qui se sentait riche avec un million de marks au début de la période ne pouvait même pas acheter un timbre avec ce montant à la fin. Les salariés dépensaient leur paie la même journée qu’ils la recevaient. En fait, si on voulait économiser, il fallait acheter des biens tangibles comme de l’or ou des pierres précieuses dont la valeur augmentait au même rythme que l’inflation. Je me suis fait la remarque que ces six timbres expliquent peut-être en partie la montée du nazisme qui promettait la prospérité.
J’ai aussi retrouvé dans mes collections, un billet de banque d’un milliard de marks. Un tel billet avec les marks d’aujourd’hui voudrait un peu plus que 777 millions de dollars. Dans le temps, il permettait d’acheter vingt timbres…
Je ne présente pas toute la progression puisqu’il y a eu toute une série de timbres entre 5 et 50 millions, mais je voulais juste vous montrer les effets de l’hyperinflation sur les économies en banque. Le retraité qui se sentait riche avec un million de marks au début de la période ne pouvait même pas acheter un timbre avec ce montant à la fin. Les salariés dépensaient leur paie la même journée qu’ils la recevaient. En fait, si on voulait économiser, il fallait acheter des biens tangibles comme de l’or ou des pierres précieuses dont la valeur augmentait au même rythme que l’inflation. Je me suis fait la remarque que ces six timbres expliquent peut-être en partie la montée du nazisme qui promettait la prospérité.J’ai aussi retrouvé dans mes collections, un billet de banque d’un milliard de marks. Un tel billet avec les marks d’aujourd’hui voudrait un peu plus que 777 millions de dollars. Dans le temps, il permettait d’acheter vingt timbres…
Dans les débats autour de la crise de la dette européenne, il y a un trait de caractère que l’on attribue souvent aux Allemands: la peur de l’inflation.
Ayant vécu dans les années 1920 à 1923 une hyperinflation qui a marquée leur mémoire collective puis la montée du nazisme. Puis en 1948, vingt-cinq ans après cet épisode, un autre événement aurait bouleversé les Allemands: à la suite de la réforme monétaire et du lancement du deutschemark, les épargnants n’ont pu garder que 6,5% de leur fortune.
Avec ces exemples, datant des années 1920, je comprends encore mieux la mentalité allemande qui ne veut plus entendre parler d’inflation.
Une preuve tangible.
Est-ce que cela s’est terminé avec la guerre ?
Non, c’était de 1921 à 1923, au début de la république de Weimar. Cela a néanmoins créé de la turbulence, un autre petit pas vers la déstabilisation de la société. (Ceci dit, il y a eu de la prospérité – pas très bien répartie – à partir de 1925, et le nouveau mark post-inflation est devenu une monnaie forte.)
Hyperinflation de la république de Weimar
et pour les collectionneurs : 1923 stamps of the German Empire