Un conte de Noël
La carte de souhait de la SHP, pour les Fêtes de fin d’année, vous montre de belles décorations de Noël d’un autre temps.
À l’époque, les boules de Noël sont encore en verre, donc très fragiles. Il n’est alors pas surprenant, que dans l’excitation du moment, chaque montage du sapin de Noël, prélève sa part de victimes dans notre verrerie décorative et colorée. Il faut en conséquence assurer le renouvellement de l’inventaire.
Dans les années 1950 et 1960, la préparation du décor des sapins de nos salons nécessite obligatoirement une visite aux «15 cents» du quartier. Ce sont eux les spécialistes des décors de Noël ! Les Woolworth’s et Kresge de l’avenue du Mont-Royal sont pris d’assaut par les clients à la recherche de décorations de sapin. C’est plus prudent de se faire une petite liste, pour ne rien oublier, avant de partir.
Après avoir acheté notre sapin naturel (les sapins artificiels n’existent pas encore), on pense d’abord à l’éclairage. Il n’est heureusement plus permis d’installer des bougies dans le sapin et il existe de sommaires guirlandes électriques aux ampoules multicolores. À chaque année, la boîte de décorations s’enrichit d’une nouvelle guirlande électrique et notre sapin finit par avoir fière allure en vieillissant. Petit défaut, les ampoules sont peintes sur leur extérieur, ce qui avec les manipulations et la chaleur, finit par écailler la peinture et l’ampoule devient alors claire. Bon, mais en attendant, c’est déjà ça; quoi ajouter d’autre?
Pour les plus «fancy», il existe également de petites bougies de verre contenant un liquide coloré qui fait des bulles lorsque chauffé par une petite lumière incorporée à la base de la chandelle. C’est du bel effet et ça a le don de fasciner les enfants qui, admiratifs devant cet objet inhabituel, demeurent subjugués pendant quelques temps. Mais voyez-vous; je croyais que ça n’existait plus ! Erreur, c’est toujours en vente ; courrez, vous en procurer.
Notre arbre traditionnel doit aussi être obligatoirement garni de «glaçons» en argent. Ces brins d’aluminium (certains disent en plomb?) doivent être placés avec soin et artistiquement; de façon naturelle. Dépendamment des maisonnées, cette tâche hautement artistique incombe à une même personne d’année en année ! Il existe aussi des glaçons en plastique qui s’accrochent aux branches du sapin. On progresse; ….notre sapin commence à avoir de l’allure.
On va compléter en l’entourant d’une guirlande argentée qui doit être placée avec soin tout autour de l’arbre et compléter le tout en coiffant le sommet d’une étoile ou d’un ange. Une fois les boules installées, on peut considérer notre arbre comme complété.
Il ne nous reste qu’à masquer le support de l’arbre avec un tapis d’ouate qui fera office de sol enneigé pour recevoir quelques petites maisons villageoises. Tradition oblige, même à l’approche de la révolution tranquille, la crèche du p’tit Jésus a encore sa place sous notre arbre de Noël. Il faudra donc avoir pensé à acheter du papier «Papier rocher», afin de recouvrir une quelconque boîte de carton qui fera office de grotte afin de recevoir la Sainte Famille. Cette maçonnerie de papier crêpé donne le change et complète magnifiquement votre sapin.
Plus tard, on inventera une canette sous pression produisant de la neige artificielle; ce qui deviendra le nec plus ultra de votre décoration.
Il ne reste qu’à chanter des cantiques pour créer un environnement sonore et votre soirée de Noël est garantie.
À l’époque, les boules de Noël sont encore en verre, donc très fragiles. Il n’est alors pas surprenant, que dans l’excitation du moment, chaque montage du sapin de Noël, prélève sa part de victimes dans notre verrerie décorative et colorée. Il faut en conséquence assurer le renouvellement de l’inventaire.
Dans les années 1950 et 1960, la préparation du décor des sapins de nos salons nécessite obligatoirement une visite aux «15 cents» du quartier. Ce sont eux les spécialistes des décors de Noël ! Les Woolworth’s et Kresge de l’avenue du Mont-Royal sont pris d’assaut par les clients à la recherche de décorations de sapin. C’est plus prudent de se faire une petite liste, pour ne rien oublier, avant de partir.
Après avoir acheté notre sapin naturel (les sapins artificiels n’existent pas encore), on pense d’abord à l’éclairage. Il n’est heureusement plus permis d’installer des bougies dans le sapin et il existe de sommaires guirlandes électriques aux ampoules multicolores. À chaque année, la boîte de décorations s’enrichit d’une nouvelle guirlande électrique et notre sapin finit par avoir fière allure en vieillissant. Petit défaut, les ampoules sont peintes sur leur extérieur, ce qui avec les manipulations et la chaleur, finit par écailler la peinture et l’ampoule devient alors claire. Bon, mais en attendant, c’est déjà ça; quoi ajouter d’autre?
Pour les plus «fancy», il existe également de petites bougies de verre contenant un liquide coloré qui fait des bulles lorsque chauffé par une petite lumière incorporée à la base de la chandelle. C’est du bel effet et ça a le don de fasciner les enfants qui, admiratifs devant cet objet inhabituel, demeurent subjugués pendant quelques temps. Mais voyez-vous; je croyais que ça n’existait plus ! Erreur, c’est toujours en vente ; courrez, vous en procurer.
Notre arbre traditionnel doit aussi être obligatoirement garni de «glaçons» en argent. Ces brins d’aluminium (certains disent en plomb?) doivent être placés avec soin et artistiquement; de façon naturelle. Dépendamment des maisonnées, cette tâche hautement artistique incombe à une même personne d’année en année ! Il existe aussi des glaçons en plastique qui s’accrochent aux branches du sapin. On progresse; ….notre sapin commence à avoir de l’allure.
On va compléter en l’entourant d’une guirlande argentée qui doit être placée avec soin tout autour de l’arbre et compléter le tout en coiffant le sommet d’une étoile ou d’un ange. Une fois les boules installées, on peut considérer notre arbre comme complété.
Il ne nous reste qu’à masquer le support de l’arbre avec un tapis d’ouate qui fera office de sol enneigé pour recevoir quelques petites maisons villageoises. Tradition oblige, même à l’approche de la révolution tranquille, la crèche du p’tit Jésus a encore sa place sous notre arbre de Noël. Il faudra donc avoir pensé à acheter du papier «Papier rocher», afin de recouvrir une quelconque boîte de carton qui fera office de grotte afin de recevoir la Sainte Famille. Cette maçonnerie de papier crêpé donne le change et complète magnifiquement votre sapin.
Plus tard, on inventera une canette sous pression produisant de la neige artificielle; ce qui deviendra le nec plus ultra de votre décoration.
Il ne reste qu’à chanter des cantiques pour créer un environnement sonore et votre soirée de Noël est garantie.
NOTE: Dernière heure
-Après sa lecture, un ami m’a fait remarquer que j’avais oublié les cheveux d’ange. C’est pourtant vrai ! Je me souviens très bien du nom; mais je suis incapable de visualiser son allure. C’est blanc (ça c’est sûr!), c’est «fluffy» (ça aussi c’est sûr!) mais pour le reste …..! Je suis aussi incapable d’en retrouver une image sur internet.
Beau site et je voudrais savoir où je peux me procurer le papier rocher que vous démontrez sur le site,
Bonjour Madame Drainville,
Cette photo réfère à un produit qui date de plusieurs années.
Je ne sais pas si cela se trouve toujours; peut-être chez Omer DeSerres.
Bonne journée
Gabriel Deschambault
À la Papeterie de l’Est, 3481 Rue Ontario E, Montréal. C’est là où je m’en suis procuré.
Que de beaux souvenirs!
Gabriel parle de cheveux d’anges, c’était un matériel étrange, filamenteux, légèrement brillant (il y en avait aussi en couleur, du rose par exemple), et cela faisait mal au doigts quand on y touchait.
Pour l’arbre de Noel certaines familles mettaient de la ouate de pharmacie sur les branches, au-dessus des glaçons, cela faisait un effet très neige.
Je peux vous laisser une photo d’un arbre de l’époque, chez mes grands-parents (il était plus beau que l’arbre artificiel blanc de Maman…) et il sentait bon le sapin.
Grand-Maman était adorable mais assez perfectionniste: en général elle achetait deux arbres (aucun n’était assez beau pour elle) et elle faisait clouer des branches de l’un sur l’autre pour remplir les trous. Et cela se faisait en une nuit (l’avant-veille de Noel), ce qui était magique au réveil pour nous les enfants.
Merci pour ce texte qui remue plein de souvenirs!
Ce n’est pas la rue du Mont-Royal que j’ai connue, je l’ai connue en 1950 avec les tramways, beaucoup plus accueillante que présentement.
Quand j’entends ces mots Kresge et Woolworth c’est de la musique à mes oreilles mais c’est aussi Larivière et Leblanc et Messier même ados nous avons été faire les fous en visitant le père Noël des souvenirs inoubliable hoho!
Ce texte ressasse une foule de souvenirs de cette époque où tous les enfants se donnaient à la tâche de décorer le sapin de Noël sous la supervision des parents. Eh oui, quelle tristesse nous avions lorsque l’on avait le malheur d’échapper une boule. Le plus difficile était d’installer l’ange au sommet de l’arbre. Merci Gabriel de ce retour dans le temps.
Que de souvenirs remuės, aussi bien visuels que tactiles! J’ai été en charge de décorer l’arbre de Noël pendant des décennies…C’était un grand plaisir de redécouvrir les boules colorées à chaque Noël dont certaines ayant appartenu à mes grands-parents. L’histoire s’écrit avec de petits détails!