Dans la série «Lire Montréal» autour de Mordecai
Il y a quelques années, les bibliothèques du Plateau-Mont-Royal avaient demandé à notre Société d’histoire de concevoir une espèce de «lecture miroir» entre les deux biblios du quartier.
Le grand projet s’appelait «Lire Montréal» et le concept était de faire parler Mordecai Richler à la biblio Mile-End (qui s’appelle maintenant Mordecai Richler) et Michel Tremblay à la bibliothèque de l’avenue du Mont-Royal. Deux univers, deux solitudes.
J’avais piloté le projet, en utilisant des passages de chaque auteur; associés à des photos du quartier qui leur étaient pertinentes.
J’ajoutais un petit commentaire de mon cru.
Mordecai Richler
Tiré de Il était une fois la Main, rude pays des merveilles,
Maclean’s 27 août 1960
«La Main me manquera amèrement, à moi. Non pas que j’attache une valeur sentimentale à la pauvreté. Ne vous méprenez pas : ce n’était pas drôle d’être sans le sou et cela ne le sera jamais, Si je chéris certains souvenirs de la Main (que je préfère à biens des rues plus inoffensives de la classe moyenne), je n’ai pas oublié les enfants rachitiques et les hommes sur les piquets de grève qui frappaient dans leurs mains pour les réchauffer durant les glaciales nuits d’hiver. Le bon vieux temps, ce n’est surement pas ça. Je ne voudrais pas non plus, c’est certain, redevenir un enfant de la Main, mais j’en garde aujourd’hui de précieux souvenirs, car ce fut malgré tout le rude pays des merveilles de mon enfance. Un grand nombre des boutiques et des édifices qui s’y trouvent peuvent paraître anonymes ou horribles aux yeux de certains. Pour moi, ils garderont une signification particulière.»

Dans les années 60, l’activité commerciale de la communauté juive est encore omniprésente sur le boulevard Saint-Laurent. Pour eux, c’est la Main. On y retrouve plusieurs manufactures de confection, des commerces plus domestiques et surtout, beaucoup de restaurants. On distingue sur la photo la réclame de Moishe’s qui a toujours «pignon sur rue» près de Duluth. Richler nous indique que la génération montante s’est déjà déplacée plus au nord dans le Mile-End; mais que beaucoup de vieux pionniers demeurent fidèles à la Main.
Le grand projet s’appelait «Lire Montréal» et le concept était de faire parler Mordecai Richler à la biblio Mile-End (qui s’appelle maintenant Mordecai Richler) et Michel Tremblay à la bibliothèque de l’avenue du Mont-Royal. Deux univers, deux solitudes.
J’avais piloté le projet, en utilisant des passages de chaque auteur; associés à des photos du quartier qui leur étaient pertinentes.
J’ajoutais un petit commentaire de mon cru.
Mordecai Richler
Tiré de Il était une fois la Main, rude pays des merveilles,
Maclean’s 27 août 1960
«La Main me manquera amèrement, à moi. Non pas que j’attache une valeur sentimentale à la pauvreté. Ne vous méprenez pas : ce n’était pas drôle d’être sans le sou et cela ne le sera jamais, Si je chéris certains souvenirs de la Main (que je préfère à biens des rues plus inoffensives de la classe moyenne), je n’ai pas oublié les enfants rachitiques et les hommes sur les piquets de grève qui frappaient dans leurs mains pour les réchauffer durant les glaciales nuits d’hiver. Le bon vieux temps, ce n’est surement pas ça. Je ne voudrais pas non plus, c’est certain, redevenir un enfant de la Main, mais j’en garde aujourd’hui de précieux souvenirs, car ce fut malgré tout le rude pays des merveilles de mon enfance. Un grand nombre des boutiques et des édifices qui s’y trouvent peuvent paraître anonymes ou horribles aux yeux de certains. Pour moi, ils garderont une signification particulière.»

Dans les années 60, l’activité commerciale de la communauté juive est encore omniprésente sur le boulevard Saint-Laurent. Pour eux, c’est la Main. On y retrouve plusieurs manufactures de confection, des commerces plus domestiques et surtout, beaucoup de restaurants. On distingue sur la photo la réclame de Moishe’s qui a toujours «pignon sur rue» près de Duluth. Richler nous indique que la génération montante s’est déjà déplacée plus au nord dans le Mile-End; mais que beaucoup de vieux pionniers demeurent fidèles à la Main.
Belle de nuit,
ma ville,
rue St-Laurent,
qui s’étale sur les écrans incandescents
de vitrines de rutilance
si mortes de jour.
En effet deux auteurs à lire si on veut s’imbiber du Plateau. J’y ajouterai un auteur que je viens malheureusement juste de découvrir, Rodney William Whitaker. Cet auteur américain a écrit en 1976 un roman policier dont le titre est The Main qui a été traduit en français par Un flic montréalais. Sous son nom de plume Trevanian il décrit une Main sous les yeux du lieutenant Lapointe qui contrôle son quartier de prostituées, de petits restaurants minables, ses enfants maigres qui jouent dans les ruelles et ses parties de cartes avec le curé de la paroisse et deux juifs qui tiennent boutique dans le quartier.À ajouter à la liste et il est disponible en ligne à la BAnQ.