Le pensionnat Mont-Royal
Le parc des Compagnons (angle Cartier), qui loge aussi l’aréna Mont-Royal, était autrefois un magnifique terrain occupé par le couvent Mont-Royal. Ce couvent des Soeurs des Saint-Nom-de-Jésus-et-de-Marie offrait un décor majestueux à ce coin de l’avenue du Mont-Royal, avec ses grands arbres et son couvent de pierres, au bout d’une allée bordée d’arbres. 
Les petites filles devaient êtres pas mal impressionnées à leur première année au couvent (Gabriel Deschambault).
Le couvent est impressionnant, constitué de trois bâtiments disposés en U. Alors que l’un d’eux fait face à la rue Mont-Royal avec son entrée asphaltée pour automobiles, le second longe la rue Cartier tandis que le troisième lorgne la rue Marie-Anne qu’on peut deviner au loin derrière une grande cour, un immense jardin et des courts de tennis. Compagnons de Saint-Laurent
À mon souvenir, le rez-de-chaussée loge les vestiaires, deux ou trois classes, une série de petites chambrettes réservées aux religieuses, la buanderie, la salle des fournaises ainsi que deux grands réfectoires et la salle d’enseignement ménager.
La classe de deuxième année se trouve tout au bout du corridor face au vestiaire. Là m’attend, Sœur Raoul-Joseph, bienveillante, rassurante. L’envoûtement pour les études se poursuit d’autant plus que chaque jour, je quitte l’école, midi et soir, au son des pratiques de pianos et de violons (les chambrettes des religieuses servant de salles individuelles pour pratique instrumentale). L’appel est envoûtant, irrésistible : l’année suivante j’entre en classe préparatoire de piano sous le tutorat de soeur Cécile-Hélène. Et pendant 9 années je contribuerai par mes gammes et mes arpèges, études et pièces musicales variées à alimenter cette cacophonie laborieuse mais inspirante. Je revois encore Sœur Stanislas-de-Kostka passant de chambre en chambre pour prendre les présences, un grand carton à la main et un beau sourire au visage lorsqu’elle constate que nous travaillons consciencieusement, nous laissant à l’occasion, en signe d’encouragement, une ou deux jolies pommettes à déguster.
À droite du corridor se dresse un grand escalier qui mène aux étages supérieurs. Au premier se trouvent les salles de récréation : celle des « petites » où Sœur Julienne-des-Anges nous enseigne les rudiments du tricot, de la broderie et de la couture ; celle des « moyennes » avec, d’un côté, une scène surélevée pour les cérémonies, concerts, pièces de théâtre et projections cinématographiques et de l’autre, des portes coulissantes ouvrant sur la salle des « grandes » munie de grandes armoires et de moulins à coudre. C’est là que se donnent les cours d’éducation physique et qu’ont lieu tous les grands événements comme la remise des prix. À cette occasion, quatre musiciennes installées sur la scène se partagent deux pianos pour interpréter un arrangement d’un mouvement d’une symphonie de Mozart. Une religieuse postée dans l’embrasure de la porte, surveille le corridor et dès qu’elle voit poindre au loin, le cortège des invités d’honneur (dont le curé de la paroisse), elle donne le signal et aussitôt la musique se fait entendre ne cessant que lorsque les invités ont gagné les sièges qui leur sont réservés.
Derrière le théâtre, niche la salle de musique avec ses chambrettes pour les leçons privées et ses espaces de rangement pour les partitions musicales. L’étage comporte d’autres chambres pour les religieuses et les toilettes. Au bout du corridor et dans le bâtiment, rue Mont-Royal, on compte quelques classes, les bureaux de l’administration et deux grands parloirs. Le deuxième étage donne accès à d’autres classes et, dans une aile adjacente, à la chapelle et à l’infirmerie. Les pensionnaires quant à elles logent au troisième, dans de grands dortoirs.
L’accueil des religieuses, l’enseignement et l’encadrement offerts me rendent heureuse. Un merci du fond du cœur à sœur Anne-de-Notre-Dame qui durant deux années consécutives m’accompagne discrètement, comme une mère, lors de passages difficiles de mon enfance. Merci aussi à sœur Marie-de-la-Foi, titulaire en Éléments Latins qui m’introduit aux études classiques et facilite mon passage à l’adolescence. Toute la classe lui voue une admiration sans bornes. Merci aussi à toutes les autres titulaires, enseignants et enseignantes qui posent leur empreinte sur mon cheminement scolaire, psychologique et religieux. Mon passage au couvent Mont-Royal forge ma personnalité, me remplit de connaissances utiles à tous niveaux, de savoir-faire et de savoir être. Enfin, il dresse le chemin de mon avenir car au moment où j’accède à la huitième année, le cours Lettres-Sciences cède la place au cours classique. Comme mon père je devrai m’astreindre aux rigueurs de l’apprentissage du latin, de la culture grecque, de la littérature et des sciences.
Amitiés
Au couvent Mont-Royal, parallèlement aux études, naissent de précieuses amitiés. Parmi elles, certaines dureront toute la vie. Tous les jours je marche à l’école et en revient avec Janine Dansereau, Monique Dansereau et France Malo qui elles, demeurent rue Papineau entre les rues Rachel et Gauthier. Janine et moi nous retrouvons souvent dans la même classe. Monique nous suit à une année près et France nous devance d’une année. 
Nous partageons plein d’activités extra scolaires, soirs et fins de semaines, et même durant les vacances d’été. En huitième année, Monique opte pour le cours commercial offert à l’école Marie-Immaculée, rue Marie-Anne. Quatre ans plus tard, sous l’influence de Janine, je décide de poursuivre mes études classiques au collège Jésus-Marie d’Outremont et je tente simultanément l’aventure du côté de l’École Vincent d’Indy, aventure qui durera un peu plus d’une année. Pendant ce temps, France, d’un an notre aînée, poursuit des études en pédagogie. Aujourd’hui encore nous nous revoyons au rythme de trois ou quatre fois par année, pour célébrer nos anniversaires. 
Le temps des études terminé, Monique obtiendra un poste chez Bell Canada ; France enseignera les mathématiques au secondaire et deviendra, plus tard, assistante-directrice dans une école de la Commission des Écoles Catholiques de Montréal ; Janine décrochera un poste en enseignement des sciences physiques au Cegep Saint-Laurent et moi, après avoir troqué la musique pour les arts plastiques, j’enseignerai cette discipline durant un an à l’école Jeanne-Mance, rue Rachel, puis au Séminaire de Sherbrooke pendant trente ans.
Conclusion
Même expatriée en Estrie depuis cinquante ans, je garde bien vivants en moi ces souvenirs du temps des études et des premières amitiés qui y sont écloses. Je suis profondément reconnaissante aux religieuses et aux laïcs qui m’ont éduquée et instruite. De plus, à travers différents événements et les médias sociaux, je retrouve toujours avec joie celles qui ont fait partie intégrante de mon enfance. L’école Sainte-Véronique et le couvent Mont-Royal ont perdu toute apparence physique sur le Plateau, mais à jamais ils resteront profondément incrustés dans le vécu passé et présent d’un nombre considérable de citoyennes du monde.
Les petites filles devaient êtres pas mal impressionnées à leur première année au couvent (Gabriel Deschambault). Le couvent est impressionnant, constitué de trois bâtiments disposés en U. Alors que l’un d’eux fait face à la rue Mont-Royal avec son entrée asphaltée pour automobiles, le second longe la rue Cartier tandis que le troisième lorgne la rue Marie-Anne qu’on peut deviner au loin derrière une grande cour, un immense jardin et des courts de tennis. Compagnons de Saint-Laurent
À mon souvenir, le rez-de-chaussée loge les vestiaires, deux ou trois classes, une série de petites chambrettes réservées aux religieuses, la buanderie, la salle des fournaises ainsi que deux grands réfectoires et la salle d’enseignement ménager.La classe de deuxième année se trouve tout au bout du corridor face au vestiaire. Là m’attend, Sœur Raoul-Joseph, bienveillante, rassurante. L’envoûtement pour les études se poursuit d’autant plus que chaque jour, je quitte l’école, midi et soir, au son des pratiques de pianos et de violons (les chambrettes des religieuses servant de salles individuelles pour pratique instrumentale). L’appel est envoûtant, irrésistible : l’année suivante j’entre en classe préparatoire de piano sous le tutorat de soeur Cécile-Hélène. Et pendant 9 années je contribuerai par mes gammes et mes arpèges, études et pièces musicales variées à alimenter cette cacophonie laborieuse mais inspirante. Je revois encore Sœur Stanislas-de-Kostka passant de chambre en chambre pour prendre les présences, un grand carton à la main et un beau sourire au visage lorsqu’elle constate que nous travaillons consciencieusement, nous laissant à l’occasion, en signe d’encouragement, une ou deux jolies pommettes à déguster.
À droite du corridor se dresse un grand escalier qui mène aux étages supérieurs. Au premier se trouvent les salles de récréation : celle des « petites » où Sœur Julienne-des-Anges nous enseigne les rudiments du tricot, de la broderie et de la couture ; celle des « moyennes » avec, d’un côté, une scène surélevée pour les cérémonies, concerts, pièces de théâtre et projections cinématographiques et de l’autre, des portes coulissantes ouvrant sur la salle des « grandes » munie de grandes armoires et de moulins à coudre. C’est là que se donnent les cours d’éducation physique et qu’ont lieu tous les grands événements comme la remise des prix. À cette occasion, quatre musiciennes installées sur la scène se partagent deux pianos pour interpréter un arrangement d’un mouvement d’une symphonie de Mozart. Une religieuse postée dans l’embrasure de la porte, surveille le corridor et dès qu’elle voit poindre au loin, le cortège des invités d’honneur (dont le curé de la paroisse), elle donne le signal et aussitôt la musique se fait entendre ne cessant que lorsque les invités ont gagné les sièges qui leur sont réservés.Derrière le théâtre, niche la salle de musique avec ses chambrettes pour les leçons privées et ses espaces de rangement pour les partitions musicales. L’étage comporte d’autres chambres pour les religieuses et les toilettes. Au bout du corridor et dans le bâtiment, rue Mont-Royal, on compte quelques classes, les bureaux de l’administration et deux grands parloirs. Le deuxième étage donne accès à d’autres classes et, dans une aile adjacente, à la chapelle et à l’infirmerie. Les pensionnaires quant à elles logent au troisième, dans de grands dortoirs.
L’accueil des religieuses, l’enseignement et l’encadrement offerts me rendent heureuse. Un merci du fond du cœur à sœur Anne-de-Notre-Dame qui durant deux années consécutives m’accompagne discrètement, comme une mère, lors de passages difficiles de mon enfance. Merci aussi à sœur Marie-de-la-Foi, titulaire en Éléments Latins qui m’introduit aux études classiques et facilite mon passage à l’adolescence. Toute la classe lui voue une admiration sans bornes. Merci aussi à toutes les autres titulaires, enseignants et enseignantes qui posent leur empreinte sur mon cheminement scolaire, psychologique et religieux. Mon passage au couvent Mont-Royal forge ma personnalité, me remplit de connaissances utiles à tous niveaux, de savoir-faire et de savoir être. Enfin, il dresse le chemin de mon avenir car au moment où j’accède à la huitième année, le cours Lettres-Sciences cède la place au cours classique. Comme mon père je devrai m’astreindre aux rigueurs de l’apprentissage du latin, de la culture grecque, de la littérature et des sciences.
Amitiés
Au couvent Mont-Royal, parallèlement aux études, naissent de précieuses amitiés. Parmi elles, certaines dureront toute la vie. Tous les jours je marche à l’école et en revient avec Janine Dansereau, Monique Dansereau et France Malo qui elles, demeurent rue Papineau entre les rues Rachel et Gauthier. Janine et moi nous retrouvons souvent dans la même classe. Monique nous suit à une année près et France nous devance d’une année. 
Nous partageons plein d’activités extra scolaires, soirs et fins de semaines, et même durant les vacances d’été. En huitième année, Monique opte pour le cours commercial offert à l’école Marie-Immaculée, rue Marie-Anne. Quatre ans plus tard, sous l’influence de Janine, je décide de poursuivre mes études classiques au collège Jésus-Marie d’Outremont et je tente simultanément l’aventure du côté de l’École Vincent d’Indy, aventure qui durera un peu plus d’une année. Pendant ce temps, France, d’un an notre aînée, poursuit des études en pédagogie. Aujourd’hui encore nous nous revoyons au rythme de trois ou quatre fois par année, pour célébrer nos anniversaires. 
Le temps des études terminé, Monique obtiendra un poste chez Bell Canada ; France enseignera les mathématiques au secondaire et deviendra, plus tard, assistante-directrice dans une école de la Commission des Écoles Catholiques de Montréal ; Janine décrochera un poste en enseignement des sciences physiques au Cegep Saint-Laurent et moi, après avoir troqué la musique pour les arts plastiques, j’enseignerai cette discipline durant un an à l’école Jeanne-Mance, rue Rachel, puis au Séminaire de Sherbrooke pendant trente ans.Conclusion
Même expatriée en Estrie depuis cinquante ans, je garde bien vivants en moi ces souvenirs du temps des études et des premières amitiés qui y sont écloses. Je suis profondément reconnaissante aux religieuses et aux laïcs qui m’ont éduquée et instruite. De plus, à travers différents événements et les médias sociaux, je retrouve toujours avec joie celles qui ont fait partie intégrante de mon enfance. L’école Sainte-Véronique et le couvent Mont-Royal ont perdu toute apparence physique sur le Plateau, mais à jamais ils resteront profondément incrustés dans le vécu passé et présent d’un nombre considérable de citoyennes du monde.
© 2023 SHP et Louise Dazé,
Photos Louise Dazé,
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Pour votre information un groupe Facebook a été créé par Carole Thibeault que vous pourrez rejoindre à cette adresse.
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Merci de me rappeler ces magnifiques souvenirs. Vous relatez si bien les faits que je me croirais marcher dans les différentes pièces du pensionnat, tel que ça l’était à l’époque.
J’ai fréquenté le Pensionnat Mont-Royal au cours des années 1957 à 1962 pour mes études primaires. Je n’habitais pas le quartier Outremont ni Westmount, mais Rosemont, et de parents qui désiraient offrir une très bonne éducation à leur fille unique. Mon père tenait depuis 1932, avec son père et ses deux frères, le magasin de fourrures sur la rue Mont-Royal, près de la rue De La Roche, “Thibeault Fourrures”. D’ailleurs, mes cousines germaines, Maryse, Francine et Michelle ont également fait leurs études au Pensionnat jusqu’à terminer leur cours classique. Leur père Gérard était député du comté Mercier à cette époque. Il a fait beaucoup de bénévolat auprès des jeunes au niveau du baseball, lequel a été intronisé au Temple de la Renommée du Baseball RDS à titre posthume.
J’entends encore le craquement de certaines marches. Je vois les riches boiseries toujours bien polies de même que les planchers de lattes. Je revois la religieuse/infirmière qui nous accueillait lorsque l’on ne se sentait pas bien; les tout petits lits avec la literie d’un blanc immaculé; cette religieuse était d’une tendresse avec nous; et pour nous remettre sur pied elle nous concoctait une spécialité de son cru que je n’ai jamais oubliée : un peu de sucre, quelques gouttes d’essence de menthe, sur lequel elle versait de l’eau chaude et brassait le tout jusqu’à ce que le sucre soit dissout. Elle nous faisait boire doucement ce breuvage magique et l’on se reposait un peu. Et puis, on se sentait mieux grâce à ses attentions et on pouvait regagner la classe, ou l’endroit d’où l’on venait.
Je me revois également pratiquer mes leçons de piano juste à côté du vestiaire dans une de ces petites salles; on se devait de couper sur notre temps de jeu du midi pour ces séances. Je me rappelle très bien du métronome qui était posé sur le haut du piano et en fonction, un son que je n’oublierai jamais et qui nous aidait à garder le tempo.
Et cette salle de récréation pour les petites. Lorsque l’on montait au premier étage, on tournait à gauche et il y avait les salles de toilettes sur la gauche et au bout du petit corridor, la salle de jeu. Mon souvenir s’efface sur les portes closes de chaque côté du corridor, possiblement des salles de pratiques. Et si l’on tournait à droite, on montait quelques marches et on se rendait effectivement vers nos salles d’enseignement de musique. J’y ai appris le piano et l’essai du violon, pour un retour au piano. Six années d’enseignement avec Sœur Marie-de-l’Incarnation, je crois. Ces salles se trouvaient derrière la salle d’éducation physique, la salle où l’on y faisait nos récitals ou pièces de théâtre, où les graduées recevaient leur diplôme et dont j’ai eu l’immense privilège d’être le petit page et d’apporter le certificat sur un plateau d’argent. Cette même salle pouvait se séparer en deux grâce à d’immenses portes en bois rétractables. On y apprenait également la couture et c’était la salle de jeu des grandes.
À l’étage j’ai demeuré deux semaines au dortoir des petites alors que mes parents étaient partis en voyage. Un grand dortoir garni de petits lits côte à côte séparés par un petit bureau. Je me rappelle que j’étais malade et que la religieuse me donnait un sirop infect qui goûtait le créosote de même qu’une pastille pour ma gorge que je gardais pour la nuit.
Bref, ce sont des années qui ont été mémorables puisque j’en garde encore un souvenir indélébile dans ma mémoire. Par contre, je trouve dommage que ce magnifique édifice, un patrimoine de la Ville de Montréal, n’ait pu être conservé. Il y avait tant de richesses à l’intérieur. N’aurait-on pu convertir cela en petites chambres de location ou une autre vocation.
Heureusement j’ai quelques photos souvenirs, mais le plus important se trouve dans ma mémoire et mon cœur, de même que dans l’éducation reçue. Un grand merci à mes parents qui ont travaillés très fort pour me permettre d’y accéder de même qu’à cette communauté de religieuses qui avaient à cœur l’enseignement.
Que de souvenirs ! J’ai 81 ans maintenant et j’ai fait mon cours lettres-sciences au pensionnat. J’habitais juste en face, à l’angle de l’avenue Mont-Royal et la rue Chabot, dans une maison que mon grand-père avait construite pour sa famille. Au moins une de mes tantes a fréquenté le pensionnat. Elle était même pensionnaire, même si elle demeurait juste en face.
Mon grand-père paternel, que je n’ai jamais connu puisqu’il est décédé 2 mois avant ma naissance, avait construit plusieurs maisons sur la rue Chabot et la rue Bordeaux et quelques-unes sur l’avenue Mont-Royal. Mon père m’a dit un jour qu’il aurait voulu que le pensionnat soit démoli afin de prolonger la rue Chabot, car sa situation empêchait le développement immobilier. Grand-père Louis Corbeil parlait comme un promoteur.
Moi, sa petite-fille, je me bats depuis des années pour la protection des édifices patrimoniaux!
https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4165614?docref=PqMWbX1gDL4bqj48emBdEg
Merci pour cette recherche à la BANQ numérique d’une vue pas commune du couvent et du pensionnat qui lui a été rajouté.
En regardant cette photo de plus prés, trois détails significatifs ont été relevés depuis par nos visiteurs :
1 – à la gauche du Couvent, il y a sur le faîte le drapeau du Sacré-Cœur, ancêtre du drapeau québécois,
2 – à la droite du Couvent, il y a aussi le drapeau tricolore français qui restait à l’époque le drapeau national des Canadiens français,
3 – et la voiture Ford (T probablement) stationnée rue Cartier.
Les soeurs Jésus Marie mon enseigné à Saint-Boniface, Manitoba du grade 1 au grade 12″ (12e année). Je les ai bien appréciés même si j’étais un peu rebelle.
Merci madame Dazé. Je suis d’accord avec vous pour l’héritage des religieuses dans notre formation. Certaines étaient mesquines et frustrées, mais la majorité nous était totalement dévouée.
BRAVO ! Quels beaux souvenirs !
Quand, pour la première fois, nous sommes revenus habiter à Montréal, moi et ma famille, depuis la rive-sud au Plateau, nous sommes en mai 1965.
Je découvre le quartier où ma mère adolescente et adulte et mes arr-arrières grands parents et oncles ont vécu. Ils ont vu construire ce pensionnat que je trouvais à chaque fois que je marchais dans ce coin là, austère et impressionnant. À l époque je n’en faisais pas cas, mais aujourd’hui, je trouve que c’est bien déplorable d’avoir détruit ce patrimoine bâti, mais bon avec le temps il y avait nécessité de créer un nouvel espace sans doute.
Dans son ouvrage de 1994 – ” Un ange cornu avec des ailes de tôle “- Michel Tremblay a écrit à propos de ce pensionnat : “… . Juste à côté du couvent Mont-Royal, où, le dimanche soir, je regardais défiler les limousines outremontoises ou westmontaises qui déversaient des flopées de jeunes filles snob et chic revenant d’un week-end doré, la toute nouvelle chaine d’épicerie Steinberg venait d’inaugurer le magasin …”
Hop là ! L’image utilisée par Michel Tremblay et décrivant les jeunes outremontoises et westmontaises en limousine sert bien la cause dramatique que défend M. Tremblay et qui est celle du contraste entre la clientèle modeste du Plateau Mont-Royal et celle de quartiers mieux nantis de l’île de Montréal. Mais elle ne décrit aucunement la réalité. J’ai, à un an près, le même âge que M. Tremblay et j’ai donc sillonné le quartier à la même époque que lui. Ayant fréquenté moi-même le pensionnat Mont-Royal, je peux affirmer que la clientèle du pensionnat était recrutée dans le milieu même du couvent. S’ajoutaient à cela quelques pensionnaires venant de l’Abitibi (les deux sœurs Perron, à mon époque) ou d’autres contrées lointaines du Québec. Le pensionnat Marie-Rose, rue Rachel, attirait, quant à lui, les jeunes filles du Plateau demeurant dans le secteur des rues Saint-Hubert et Saint-Denis. C’est le pensionnat Saint-Nom-de-Marie, situé sur le Chemin de la Côte Sainte-Catherine à Outremont qui accueillait les jeunes filles d’Outremont et de Côte-des-Neiges. Quant aux recrues de Westmount, elles fréquentaient, entre autres, la Villa-Maria, institution tenue par les Dames de la Congrégation Notre-Dame et qui avait pignon sur la rue Monklands à Notre-Dame-de-Grâce. Enfin, le couvent d’Hochelaga, rue Notre-Dame, était fréquenté par les jeunes filles du secteur Hochelaga-Maisonneuve.
La littérature est un monde. L’histoire en est un autre qui ne peut se permettre de truquer la réalité pour frapper l’imaginaire et créer des émotions fortes.
Fin de ma mise au point qui ne veut en aucune façon contester la qualité de l’œuvre phénoménale de Michel Tremblay.