La tannerie des Bélair (1714-fin XVIIIe)
C’est en 1714, à la rencontre d’un ruisseau qui deviendra la rue Henri-Julien, que Jean-Louis Plessis dit Bélair, installe sa tannerie. D’autres tanneries s’ajouteront plus tard. Le chemin qui mène à la tannerie, future avenue du Mont-Royal, est alors appelé « chemin des Tanneries », et le village adjacent, « village de la Tannerie des Bélair ». L’endroit est considéré comme l’assise du Plateau-Mont-Royal.Le poète, auteur-compositeur-interprète et slameur québécois Ivy nous a confié une série de cinq poèmes pour nous faire revivre cette époque.
1er poème
L’avenue du Mont-Royal
autrefois chemin de la Tannerie
efface l’origine néanmoins l’odeur
dans celle du goudron
chauffé au soleil
après la pluie
persiste.
L’avenue du Mont-Royal
autrefois chemin de la Tannerie
efface l’origine néanmoins l’odeur
dans celle du goudron
chauffé au soleil
après la pluie
persiste.
2e poème
Près du ruisseau
Jean-Louis Plessis
érige sa tannerie. Il n’y a personne
hormis les animaux de la forêt« Méfions-nous de celui-là »
disent-ils « ses doigts graisseux
et sa sueur imprègnent
jusqu’à l’écorce des arbres ».
Près du ruisseau
Jean-Louis Plessis
érige sa tannerie. Il n’y a personne
hormis les animaux de la forêt« Méfions-nous de celui-là »
disent-ils « ses doigts graisseux
et sa sueur imprègnent
jusqu’à l’écorce des arbres ».
3e poème
La Grande Paix de 1701
ouvre la forêt insulaire
au régime françaisSuivant d’anciens sentiers
l’industrie s’implanteLes roues tournent
et les hommes avancent.
La Grande Paix de 1701
ouvre la forêt insulaire
au régime françaisSuivant d’anciens sentiers
l’industrie s’implanteLes roues tournent
et les hommes avancent.
4e poème
La « Tannerie-des-Bélair »
et la « Côte-Saint-Louis »
devenus Plateau Mont-Royal
forment la carapace
de ce scarabée
illuminant les nuits
cent milles
à la ronde.
La « Tannerie-des-Bélair »
et la « Côte-Saint-Louis »
devenus Plateau Mont-Royal
forment la carapace
de ce scarabée
illuminant les nuits
cent milles
à la ronde.
5e poème
Un feu brule toujours
feu de bivouac autochtone
feu de foyer chez l’habitant
feux de circulation. La fumée colle
comme un smog
en soi.
Un feu brule toujours
feu de bivouac autochtone
feu de foyer chez l’habitant
feux de circulation. La fumée colle
comme un smog
en soi.
Ses cinq poèmes ont été calligraphiés sur l’asphalte de l’avenue du Mont-Royal par Romain Boz et resteront visibles pendant tout l’été 2023 sur l’avenue rendue piétonne.
© 2023, SHP Myriam Wojcik et Gabriel Deschambault,
© 2023, textes Ivy,
© 2023, photos Ange Pasquini,
© 2023, illustration : Marie Josée-Hudon
Pour en savoir plus
- Conférence de Joanne Burgess, Les tanneries dans l’histoire de Montréal et du Plateau
- Index, des 30 lieux de l’avenue du Mont-Royal
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Je suis déçu pour l’illustration, mais y avait-il pas des dessinateurs ou bien des artistes peintres à cette époque pour nous donner une idée de la tannerie ?
Mais non il n y avait pas de Marie-Josée Hudon pour nous en faire une idée ha ! ha ! ha ! ha !
Comme il n’était pas facile de trouver des photos d’époque, nous avons dû utiliser notre imagination. 🙂
Voici une lithographie des métiers du cuir extraite de la vidéo de Joanne Burgess.
sur les tanneries de Montréal voir cette vidéo .
D’après les dessins humoristiques de Madame Hudon, on peut penser que la tannerie utilisait des peaux de vaches et de moutons. Était-ce le cas? Est-ce que les peaux de vaches servaient surtout à fabriquer des souliers, alors que celles des moutons servaient à faire des manteaux? J’apprécierais toute information des spécialistes de la question.
Merci de soulever la question Robert!
Oui, bien sûr, la tannerie ne produisait que la matière première à confectionner une multitude d’objets dérivés et en particulier des chaussures.
De cette illustration, il faut surtout retenir, un brin de fantaisie.:-)