Le « jeune » boulevard Saint-Joseph
Mais où sont donc passées toutes les automobiles? C’est pas compliqué, elles n’ont pas encore été inventées. Au début du siècle dernier, le « nouveau » boulevard Saint-Joseph est une des plus belles avenues de Montréal. Dans la foulée du mouvement urbanistique américain « city beautiful », né dans les années 1890-1900, la ville de Saint-Louis (du Mile-End) se dote d’un aménagement urbain inédit à Montréal.
Il sera repris peu de temps après par la toute jeune municipalité de Maisonneuve dans l’Est de Montréal. L’initiateur de cet espace de qualité est l’architecte et ingénieur Joseph Émile Vanier, qui agit comme « responsable » des choses urbanistiques de Saint-Louis. Vanier oeuvre aussi ailleurs dans le quartier, où il est entre autres responsable de la conception de la deuxième église Saint-Jean-Baptiste (1903) rue Rachel.
Dans cette photographie captée vers 1905, le spectateur se retrouve angle St-Dominique et regarde vers l’ouest. Nous sommes au coeur même du noyau civique de cette petite ville. A droite, on aperçoit le parc Lahaie et, plus loin, le boulevard St-Laurent. La caractéristique principale de ce lieu réside dans le large terre-plein avec sa double rangée d’arbres et sa promenade centrale. On imagine mal aujourd’hui se promener au centre du boulevard St-Joseph. Toutefois, à cette époque, les promeneurs n’étaient distraits que par le passage des voitures à chevaux. La vie suit alors un rythme plus calme que maintenant.
Le terre-plein planté d’arbres cesse à Henri-Julien, frontière est de la ville. Il sera poursuivi plus loin par Montréal mais ne sera que gazonné et planté d’arbustes. Cela prendra plusieurs décennies avant que ce grand boulevard ne soit complété. Le beau terre-plein disparaît en 1961 lors de l’élargissement du boulevard. Il faut se rappeler que cet aménagement a persisté tout ce temps grâce aux efforts et à la perspicacité du conseiller Jos.-Marie Savignac qui l’a défendu bec et ongles jusqu’à son départ de la politique en 1961
Le boulevard Saint-Joseph pendant un long moment était l’avenue de notables (médecins, avocats, dentistes, notaires, etc.) qui affichaient une plaque avec nom et fonction à coté de leur porte. Je me souviens qu’un médecin opérait les enfants pour les amygdales, là où j’ai aussi passé sous le bistouri. On arrivait tôt le matin et nos parents venaient nous chercher quelques heures plus tard après l’opération.
J’ai assisté à un défilé sur les épaules de mon père au coin de Bordeaux, mais ce n’était pas en hiver. Dans ma tête d’enfant, je crois que c’était un défilé royal (circa 1951), mais j’aimerais bien que quelqu’un corrobore cette impression.
Mes amygdales sont aussi subrepticement disparues au coin de Saint-Joseph et Saint-Hubert (angle sud-est). Passons le mot ! À ceux qui ont toujours leurs amygdales, vous seriez bien avisés d’utiliser un autre chemin que le boulevard Saint-Joseph; on ne sait jamais.
Ce serait un bon moyen de détourner la circulation automobile ailleurs !
Ce boulevard était le haut-lieu du défilé du Père Noël « Eaton ». Car, à cette époque-là, il n’y en avait qu’un. Et le notaire Savignac était le notaire de mon père.
Il me revient le nom du dentiste de la famille, dentiste Bernard (bureau entre St-Hubert et Christophe-Colomb). Le boulevard n’offre plus le même charme… mais qui sait si un jour, lorsque les gens réapprendront à marcher, il ne pourrait pas retrouver son lustre d’antan.
J’ai un immeuble 181, Boul. Saint-Joseph-Est qui appartenait au Dr Jean-Baptiste Prince.
La beauté des immeubles étaient l’entrée principale par le vitrail et des impost maintenant. J’ai fait réaliser des vitraux pour les intégrés aux portes d’entrées principales, mais la ville les refuse. Pourtant les vitraux font partie du patrimoine du boulevard (voir entre Christophe-Colomb et Chabot) c’est la beauté du Boulevard. J’aimerais avoir de l’aide pour faire renverser cette décision. Les vitraux de porte 46″ x22″ et l’impost 33.5″ x 18″.
Dans l’attente d’un soutien favorable, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.
Le notaire J.M. Savignac habitait au 1155, boulevard Saint-Joseph Est, entre les rues Christophe-Colomb et de la Roche. À la Fête-Dieu, la procession s’arrêtait devant chez lui où avait été installé un Reposoir.