Romain Boz, Calligraphe de la rue
L’avenue Mont-Royal s’est embellie cet été. Elle s’est parée de bijoux aux arabesques généreuses. Elle s’est endimanchée de caractères. Elle s’est brodée intimement aux perles d’asphalte, elle a joué dans la dentelle.
Le bitume verbalise une nouvelle ère. Il exploite à bon escient la surface estivale qu’est l’avenue Mont-Royal pour lui donner du panache.
En effet, sur deux kilomètres et demi, entre la rue Fullum et le boulevard Saint-Laurent, la langue française a déroulé enfin son charisme, son style chevaleresque, sa candeur, son soupir de soulagement. Le bonheur de vivre à Montréal en français s’est éclaté.
Tout cela fut possible grâce au concours de plusieurs intervenants et\ou visionnaires :
Romain Boz, graffiteur, muraliste, calligraphe talentueux, Jean Beaudoin architecte et designer urbain, Gabriel Deschambault de la Société d’histoire-du-Plateau-Mont-Royal, Myriam Wojcik historienne et coordonnatrice, Odace Événements, la Société de développement de l’Avenue Mont-Royal et plusieurs artistes de renom : Martin Léon, Ivy, Elkahna Talbi, Caroline Dawson, André Carpentier, Léa Stréliski.
Le travail de retranscription in situ a reposé sur les épaules du calligraphe, qui a su relever le défi.
C’est lors d’un voyage en Italie que le téléphone retentit au printemps dernier. Elisabeth Ann Doyle, sa collègue muraliste directrice artistique et fondatrice de l’organisme MU, lui apprend qu’on revendique son talent de calligraphe pour concrétiser ce qu’il qualifiera lui-même plus tard, de travail « ÉPIQUE ».
L’avez-vous croisé ? Assis sur un tabouret roulant? Au ras des pâquerettes? Au rez de chaussée de la foule qui bouge autour de lui?
Muni de son appareillage portatif de peintre, il s’est appliqué pendant cinquante jours, à retranscrire à main levée les mots en italique ( la fonte porte aussi le nom de chancelière). Les îlots de texte qui en résultent sont superbes.
Les artistes aux multiples causes, poètes, auteurs-compositeurs-interprètes, slameurs, humoristes, blogueuses et blogueurs racontent trente faits historiques du Plateau à leur façon. Ils couchent la poésie et la prose urbaine comme une rose blanche au sol de la métropole ; le public sous le charme en redemande.
Voici une véritable œuvre « cocréationnelle » (pour reprendre un élément de langage propre à la cocréation).
Son potentiel est immense. La calligraphie urbaine émerge et semble se tailler une place de choix à Montréal. Montréal, ville francophone « qui souffre » d’un recul de la langue de Molière , faut-il le rappeler.
S’il s’est exprimé dans sa jeunesse en graffitant les murs de Montréal-Nord (là où il a grandi dans les années 90), il a aussi redonné leurs lettres de noblesse à de vieux déchets de la société en modifiant leur impact de manière originale.
Ainsi, a-t-il personnalisé par exemple, là, un vieux matelas abandonné, ici un fauteuil, et plus loin, entre deux camions de vidanges, une table sans pattes. Au bout de son pinceau, des objets en fin de vie vibrent au rythme des messages étonnants qu’il dévoile.
Le Street art calligraphique se fraye un chemin, car marcher sur sa langue pour en prendre connaissance est un concept fort. Romain nous conduit par les pieds à l’éveil d’heureuses découvertes.
Romain BOZ a tout ce qu’il faut pour devenir une signature. Il crée l’événement dans le monde de l’art du message au sens propre car la calligraphie de rue qu’il célèbre, rayonne plus que jamais.
Le bitume verbalise une nouvelle ère. Il exploite à bon escient la surface estivale qu’est l’avenue Mont-Royal pour lui donner du panache.
En effet, sur deux kilomètres et demi, entre la rue Fullum et le boulevard Saint-Laurent, la langue française a déroulé enfin son charisme, son style chevaleresque, sa candeur, son soupir de soulagement. Le bonheur de vivre à Montréal en français s’est éclaté.
Tout cela fut possible grâce au concours de plusieurs intervenants et\ou visionnaires :
Romain Boz, graffiteur, muraliste, calligraphe talentueux, Jean Beaudoin architecte et designer urbain, Gabriel Deschambault de la Société d’histoire-du-Plateau-Mont-Royal, Myriam Wojcik historienne et coordonnatrice, Odace Événements, la Société de développement de l’Avenue Mont-Royal et plusieurs artistes de renom : Martin Léon, Ivy, Elkahna Talbi, Caroline Dawson, André Carpentier, Léa Stréliski.
Le travail de retranscription in situ a reposé sur les épaules du calligraphe, qui a su relever le défi.
C’est lors d’un voyage en Italie que le téléphone retentit au printemps dernier. Elisabeth Ann Doyle, sa collègue muraliste directrice artistique et fondatrice de l’organisme MU, lui apprend qu’on revendique son talent de calligraphe pour concrétiser ce qu’il qualifiera lui-même plus tard, de travail « ÉPIQUE ».
L’avez-vous croisé ? Assis sur un tabouret roulant? Au ras des pâquerettes? Au rez de chaussée de la foule qui bouge autour de lui?
Muni de son appareillage portatif de peintre, il s’est appliqué pendant cinquante jours, à retranscrire à main levée les mots en italique ( la fonte porte aussi le nom de chancelière). Les îlots de texte qui en résultent sont superbes.
Les artistes aux multiples causes, poètes, auteurs-compositeurs-interprètes, slameurs, humoristes, blogueuses et blogueurs racontent trente faits historiques du Plateau à leur façon. Ils couchent la poésie et la prose urbaine comme une rose blanche au sol de la métropole ; le public sous le charme en redemande.
Voici une véritable œuvre « cocréationnelle » (pour reprendre un élément de langage propre à la cocréation).
Son potentiel est immense. La calligraphie urbaine émerge et semble se tailler une place de choix à Montréal. Montréal, ville francophone « qui souffre » d’un recul de la langue de Molière , faut-il le rappeler.
S’il s’est exprimé dans sa jeunesse en graffitant les murs de Montréal-Nord (là où il a grandi dans les années 90), il a aussi redonné leurs lettres de noblesse à de vieux déchets de la société en modifiant leur impact de manière originale.
Ainsi, a-t-il personnalisé par exemple, là, un vieux matelas abandonné, ici un fauteuil, et plus loin, entre deux camions de vidanges, une table sans pattes. Au bout de son pinceau, des objets en fin de vie vibrent au rythme des messages étonnants qu’il dévoile.
Le Street art calligraphique se fraye un chemin, car marcher sur sa langue pour en prendre connaissance est un concept fort. Romain nous conduit par les pieds à l’éveil d’heureuses découvertes.
Romain BOZ a tout ce qu’il faut pour devenir une signature. Il crée l’événement dans le monde de l’art du message au sens propre car la calligraphie de rue qu’il célèbre, rayonne plus que jamais.
© SHP et Marie-Josée Hudon, 2023, Photos Ange Pasquini, Marie-Josée Hudon; Latrompette-Studio
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Merci Mme Hudon de nous faire connaitre cet art. L’art a sa place partout.
Merci de votre commentaire, c’est très touchant! 🙂
Oui, espérons que Romain Boz acceptera de travailler dans la fenêtre estivale de l’avenue malgré la concurrence routière (féroce) qui revient au galop dès septembre…
Espérons que l’artiste avait été prévenu que sa superbe calligraphie disparaitrait à la fin des festivités.
Espérons qu’il reviendra l’an prochain.
Relève toi francophone va au front pour ta langue, elle en a de besoin.
La calligraphie de rue quand c’est bien fait, c’est de l’art à mes yeux, il est temps de laisser la place pour y revenir plus que jamais
Quelle tristesse de voir disparaître les traces de notre bonheur !
Nous savions bien que la piétonisation de l’avenue du Mont-Royal était éphémère, mais nous espérions qu’elle laisserait une empreinte durable sur notre quartier.
Hélas, juste après la fin des festivités, les calligraphies qui embellissaient le sol ont été effacées sans ménagement.
Deux mois de travail appliqué, deux mois de beauté partagée, balayés en un instant !