Mes plus beaux souvenirs et quelques autres un peu moins bons
Notre ami Robert Caron a placé un paquet de souvenirs dans un grand sac de papier brun et l’a bien brassé pour en faire sortir toutes sortes de souvenirs. Il faut les lire tout simplement les uns à la suite des autres, sans chercher de lien particulier entre eux, autre que celui des petits souvenirs qui font parfois surface au détour d’une promenade dans notre ancien quartier ou dans le creux de notre tête.
La parade magique du Père Noël, glissant avec grâce sur le boulevard Saint-Joseph, révélait son charme éternel, et l’escalier de l’école des Saints-Anges devenait la tribune idéale pour cette éblouissante procession. Aux alentours de 1958-1960, lors de la procession de la Fête-Dieu, les rues du quartier s’animaient et se changeaient en spectacle empreint de mystère.
Au parc Laurier, les feux de La Roulotte de Paul Buissonneau illuminèrent ma jeunesse de rires et de rêves.
Le délice du bon lait matinal à 6 cents par coupon persiste dans ma mémoire, bien que les précieux coupons aient disparu de ma collection. C’était l’époque où le simple plaisir de boire ce nectar blanc avait un goût sucré d’innocence. La boule de neige lancée par un camarade de classe sur un laitier lors d’une récréation fut un épisode moins joyeux, rappelant que la vie, même dans les souvenirs les plus doux, conserve sa part de défis.
Un autre moment de félicité m’a été offert lors d’une visite avec mon père sur la rue Laurier près de Chambord. Dans ce lieu mystérieux, mes yeux furent captivés par un imposant tracteur Tonka jaune en métal. Comme par enchantement, le Père Noël le déposa sous le sapin, éveillant en moi la magie éternelle de Noël. Le nom du magasin, aujourd’hui effacé de ma mémoire, reste un mystère.
Chaque Halloween était une aventure excitante. Monter jusqu’au troisième étage des maisons pour mériter un sac de bonbons était une quête empreinte de friandises et de sourires éclatants dont le souvenir persiste.
TAG Day (jour de collecte), dont le but, toujours flou dans ma mémoire, était une mission confiée par l’école, mission peut être liée au Jour du Souvenir en novembre. Les détails dont je me souviens, les cierges, les coins de rues, les maisons – sont des fragments d’un passé vague qui se sont évaporés.
Les odeurs de mon enfance, qu’elles émanent des hangars, de la « marde » de la ruelle dégelant au printemps, ou de l’odeur des érables laissant tomber leurs feuilles jaunâtres et rouges, demeurent des parfums indélébiles gravés dans ma mémoire.
La fameuse rue Mont-Royal, jadis détestée, possiblement parce que c’était « mauditement » loin de chez nous était le théâtre des sorties de shopping avec ma mère. Les magasins tels que Woolworth, KRESGE, LN Messier, tous disparus, étaient nos temples du passé.
L’attente dans l’allée de l’église pour la confession mensuelle du premier vendredi du mois était une épreuve, marquée par des péchés inventés pour l’occasion. Une tradition pieuse mêlée de mystère et d’excitation.
1958 fut une année maudite, marquée par l’installation de sirènes pour signifier une possible attaque nucléaire. Les sirènes retentirent une fois, créant une atmosphère de guerre froide entre dirigeants distants. Le terme lui-même, « guerre froide », glaçait nos jeunes cœurs.
À l’âge de 10 ans les librairies absentes sur la rue Laurier furent compensées par la découverte des aventures de BOB MORANE, cachées peut-être dans une pharmacie oubliée.
Les étés se passaient au camp d’été de mes grands-parents au nord de Joliette, un havre de paix où la nature s’étendait à perte de vue, loin du tumulte de la vie quotidienne.
Mes grands-parents, ma mère, mon frère, ma sœur et moi vivions une routine particulière. Mon père jonglait entre la maison en semaine et nous rejoignait le vendredi soir. La fête du Travail marquait le début de l’école, ponctuant ainsi les moments précieux de mon enfance.
Chaque mois, pour un voyage captivant à travers les pages du passé, plongez avec nous dans les souvenirs d’enfance de Robert Caron avec ses prochains articles.
À suivre.
© SHP et Caron Robert, 2024
Photos : Caron Robert, archives de Montréal.
Index des capsules de mémoire de Robert Caron
Le magasin sur Laurier et Chambord, est-ce que son nom serait Chez Quintal? Je me souviens de ce magasin, il y avait tellement de jouet. C’était une vrai caverne à AliBaba. Ma grand-mère et Tantine m’achetait souvent des jouets à cet endroit. En passant moi aussi j’inventais des péchés pour la confession, je disais que je mentais donc mon invention était pardonner Ah! Ah!.
Merci pour les commentaires si riches et si intéressants….
Encore bravo pour un charmant texte! Moi aussi j’inventais des péchés pour la confession.
Vous et moi avons les mêmes souvenirs! Nous demeurions sur la rue Chambord entre Boul. Saint-Joseph et rue Gilford. Suis allée à l’école Paul Bruchési et ensuite à l’école des Saints-Anges. Mon grand-père était sacristain à l’église Saint-Stanislas. C’était mon deuxième chez-moi. La rue Mont-Royal, le parc Laurier, le parc Lafontaine, les ruelles… que de souvenirs!
Merci à vous de les partager!!