Les prix de fin d’année et la visite de monsieur l’inspecteur
Notre conteur-raconteur du petit Laurier nous revient avec quelques souvenirs scolaires de son école primaire Saint-Stanislas. Son article évoque la journée émouvante de la remise des prix marquant la fin de l’année scolaire, présidée souvent par le directeur. Malgré une position scolaire plutôt modeste, notre auteur, Robert Caron, a quand même obtenu quelques récompenses, notamment des livres et des jeux.
La journée de la remise des prix nous plongeait dans un tourbillon d’excitation et d’émotions intenses. Souvent, c’était le frère directeur qui présidait cette cérémonie, marquant ainsi la fin de l’année scolaire, le 23 juin. En raison de ma position généralement modeste dans la classe, les premiers prix étaient rarement à ma portée. Pourtant, j’ai réussi à obtenir quelques livres, dont un exemplaire de TINTIN, ainsi que quelques jeux de société. Lors de cette grande journée pleine d’émotions, il y avait aussi la remise du fameux dernier bulletin de l’année. À l’endos de celui-ci se trouvait un petit paragraphe dans lequel était inscrit … l’an prochain cet élève sera inscrit en 5ème, ou 6ème année (selon où nous en étions rendus).
Souvent, cette occasion de la remise du dernier bulletin de l’année donnait aussi lieu à une visite de Monsieur l’inspecteur. Normalement, c’était une ou deux fois par an, que monsieur l’inspecteur honorait notre école de sa visite ; bien que je n’aie aucun souvenir de ses discours, il semblait impératif de les écouter attentivement.
Un autre souvenir indélébile concerne la période du Carême où nos écoles catholiques insistaient pour que les élèves fréquentent l’église du quartier afin de donner un sens à leur « vie chrétienne » de bons petits élèves. Chaque jour pendant le Carême, la messe nous offrait l’occasion d’ajouter une étoile à notre tableau des honneurs. La maîtresse d’école avait préparé des stencils avec une image pieuse et tout un chemin étoilé où devaient se coller les petites étoiles (vrais ou faux témoignages de cette subite piété).
Il y avait également nos modestes contributions de 25 cents à la Sainte Enfance qui étaient soigneusement compilées répertoriées sur un tableau visible de tous
Parmi mes souvenirs les plus chers de cette école figure la fanfare de l’ESSS qui défilait dans la rue Laurier, ou sur différentes autres rues. Pour un bel effet, si vous aviez un événement à préparer, il était de mise de faire appel à ce club de clairons et tambours, l’effet était garanti., ainsi que les séances de cinéma à la salle Saint-Stanislas, ponctuées d’animations orchestrées par Pierre Décarie. J’ai même eu l’opportunité de participer au jeu de « La poule aux Trésors », même si j’ai dû me satisfaire d’un prix de consolation.
Chaque mois, pour un voyage captivant à travers les pages du passé, plongez avec nous dans les souvenirs d’enfance de Robert Caron avec ses prochains articles.
À suivre.
© SHP et Caron Robert, 2024
Photo : Ange Pasquini,
Index des capsules de mémoire de Robert Caron
Bonjour M. Caron,
Dommage pour votre sœur, elle a fréquenté les Saints-Anges un peu après moi. Elle a eu moins de chance. Pour revenir à votre texte du 30 avril, mon frère vous a suivi de une ou deux années, alors il n’était pas dans vos classes.
Au plaisir de vous lire à nouveau!
Dans mon cas, je n’ai jamais eu un jeu à la fin de l’année, mais des images saintes ou des livres pas très captivants. Je devais lire les Tintin de mon frère. J’ai conservé quelques bulletins de l’École des Saints-Anges avec, comme vous le décrivez, l’année à venir inscrite.
Encore merci.
Bonjour Michèle.
Je crois que c’était la congrégation qui décidait des prix de fin d’année. J’ai l’impression que la CECM laissait le champ libre aux communautés. Ma soeur, qui a fréquenté les Saints-Anges dans les années 1962-1965, n’a rien eu, aucun bulletin qu’on lui a remis et ni de photos scolaires.
Bizarre.
Sur la photo, derrière la « phafare », il y a les cadets de l’armée qui défilent. Est-ce qu’à l’ESSS, c’était comme à l’école Le Plateau ? Tous les étudiants étaient obligatoirement membres des Cadets de l’armée canadienne ?
Au Plateau, quand je suis arrivé là en 1964, 450 étudiants, 450 cadets. La majorité des étudiants trouvaient ça intolérable. Le RIN et le FLQ existaient.
Quelques étudiants ont formé un comité secret, le Mouvement de Libération du Plateau dont le but était de sortie l’armée canadienne de l’école. Ça a pris 2 ans mais on a réussi, par toutes sortes de moyens.
Plus tard pendant l’été, on a empêché la fanfare de l’armée canadienne de venir performer au Théâtre de verdure en plein été.
C’était à l’époque où les jeunes étaient de plus en plus indépendantistes et ne se laissaient pas piler sur les pieds.
Que de souvenirs encore une fois! La Sainte Enfance! Remise de prix! La »Poule aux œufs d’or’, j’y ai participé au moins à deux reprises!
Les cérémonies à l’église, je participais vraiment à toutes, mon grand-père était sacristain à Saint-Stanislas.
Merci pour ces beaux rappels!