La rue Iberville est “chaude à soir”
J’emprunte ce titre de la revue musicale “pieds d’poule” (alors que l’on parlait plutôt de la rue Rachel), inspiré par la réclame de la Metropolitan coal import, qui nous rappelle cette “belle” époque ou l’on chauffait au charbon. Je savais cette photo montrant la rue Iberville mais j’en ignorais la localisation exacte. En consultant les Lovell des années 1950, sous la rubrique “coal dealers”, on retrouve son adresse au 4601 Iberville; tout juste au nord de Mont-Royal. La vue est ici vers le sud.
En feuilletant les Lovell, on peut surtout constater le nombre effarant de “clos” de charbon disséminés dans la ville. Nombreux aussi dans le Plateau. Pour n’en nommer que quelques uns : Latreille au 4417 De LaRoche, remplacé par la suite par la plomberie David.
Mongeau Robert, situé au 1600 rue Marie-Anne est, un nom bien connu des plus vieux, qui se rappelleront aussi sa ligne publicitaire de…” l’eau chaude plus chaude du chauffe-eau Mongeau Robert”. La compagnie vendait auparavant du charbon en s’annonçant : “importateurs d’anthracites gallois et américains”. Déjà des importations fines sur le Plateau, en 1950!!
Une autre entreprise, la Sagamore coal, située au 4651 De La Roche, qui fut par la suite et pendant plusieurs années, un clos de bois.
On doit se rappeler que le charbon était livré par les ruelles, dans les hangars, dans de lourds sacs transportés depuis la charrette par des hommes forts tout noircis par leur labeur. Il fallait monter ça par de minuscules escaliers intérieurs, ou encore par un câble, attaché à une poulie en porte-à-faux, devant les portes d’accès des hangars, donnant sur la ruelle. Je pense qu’il devaient gagner leur salaire.
Regardez aussi les voitures. Je pense qu’il s’agit de Ford 1950 (si je ne me trompe pas) qui ont l’air très populaires par les temps qui courent. Dans ce temps là, les modelés changeaient à chaque année. Regardez la dimension du volant de ce taxi !! Il y a aussi un tramway qui vient compléter le décor de cette scène urbaine relativement calme malgré tout.
Salle de chauffage
Bonjour,
Pardonnez mon ignorance, mais qu’est-ce que les « Lovell »?
Je suis locataire d’un appartement dans un duplex jumelé de 1937 dans Notre-Dame-de-Grâce bien préservé et peu modifié.
Ça m’a pris un bon bout de temps pour comprendre la drôle de configuration de la salle de chauffage au sous-sol. Elle est divisée en deux par un mur de blocs à demi hauteur avec un passage au centre. Le mur extérieur est percé d’une petite fenêtre avec un seuil intérieur en forte pente. J’ai finalement compris que la fenêtre et son seuil en pente étaient en fait une chute à charbon. Je présume qu’on faisait glisser les sacs de charbon dans la première section de la salle de chauffage où ils étaient empilés. Cette partie est maintenant occupée par les réservoirs du chauffage à l’huile. La seconde section était occupée par la fournaise comme maintenant. Cela explique aussi pourquoi les murs de la salle de chauffage sont si sombres. –
Sylvain
Le Lovell est un annuaire des rues et des commerçants de Montréal qui existe depuis 1846. Il peut être consulté sur le net dans les collections électroniques de la BNQ