Vous me pardonnerez de vous présenter encore une fois une histoire d’arbres, mais on ne trouve pas notre inspiration sur commande, …elle se présente souvent par surprise. Aujourd’hui, la surprise m’arrive avec une très belle photo des archives de la Ville de Montréal, prise au parc La Fontaine en juillet 1960. On y voit une foule joyeuse et dense qui profite d’un beau dimanche après-midi d’été. Tout le monde est sur son trente-six car le dimanche, on s’habille propre, dans les années 1960.

Cette foule importante s’explique par la proximité de l’entrée du fameux Jardin des Merveilles, qui vient tout juste d’ouvrir trois ans auparavant. C’est la coqueluche du parc La Fontaine et c’est le tout-Montréal qui le fréquente les fins de semaines. On voit justement, au fond à gauche, des personnes qui font la file et attendent leur tour pour entrer dans le petit zoo; nous sommes près de la billetterie. La bonne humeur est de mise et le rythme de vie n’a pas encore atteint la frénésie qui réglera nos vies au vingt-et-unième siècle. Pas de téléphones intelligents non plus; les gens sont attentifs à ce qui se passe dans leur environnement . Le gars trouve sa blonde très belle; et elle, elle trouve son chum très beau. Tout est parfait. Qui sait? On se mariera peut-être l’année prochaine. Un peu plus loin sur le trottoir, la robe à crinoline est toujours du plus bel effet et, ça tombe bien, il n’y a pas de meilleur endroit à Montréal pour la montrer.
Les bancs sont pleins et le trottoir est bondé. Les plus vieux se souviendront qu’à cette époque il y avait un trottoir et aussi une rue qui longeait l’espace du zoo. La circulation automobile y avait toutefois cessée depuis quelques temps.
Mais les arbres en question? Oui, Oui, j’y arrive!
Quand j’ai vu les grands arbres magnifiques sur cette photo des archives de la Ville je me suis demandé ce qu’il en était advenu. Eh bien! croyez le ou non, il sont toujours fidèles au poste, même après soixante ans. Si l’on juge la maturité qu’ils affichent sur la photo ancienne, on peut facilement affirmer qu’ils sont aujourd’hui bien plus que centenaires.
Sur la photo qui suit, j’ai indiqué par un point rouge les deux arbres qui nous intéressent.

Dans une photo actuelle du même endroit, on voit très bien nos deux énergumènes toujours debout. Le reste du paysage est quand même pas mal modifié. Le couvert arboré était pas mal plus généreux à l’époque. On voit, à gauche, le petit bâtiment qui servait de billetterie à l’entrée du Jardin des Merveilles. L’espace de l’ancien trottoir (à droite) est maintenant gazonné et le trottoir actuel occupe l’espace de l’ancienne voie véhiculaire (me suivez-vous?).
On s’inquiète aujourd’hui de certains attroupements importants dans le parc; mais en 1960, on ne s’inquiétait pas encore de la Covid-19.

Il faut admirer la photo ancienne pour la très grande qualité de l’espace du parc. C’est vraiment ce qu’on peut appeler un havre de verdure.