Une histoire de portraits
« Pauline Morier, est une charmante dame qui mérite sans aucun doute notre plus vibrant hommage. À peine dans la fleur de l’âge, elle osa quitter les terres de sa province natale du Manitoba pour s’installer au Québec, guidée par le doux chant de la langue française, langue qu’elle affectionne avec passion. Il y a un trésor caché chez elle, celui d’une âme d’artiste. En effet, par pur plaisir, elle a donné vie à toute une galerie de portraits, capturant l’essence même de ses amis. C’est avec grand plaisir que je vous présente aujourd’hui ses portraits, pour en savoir plus sur son travail passionnant (Ange Pasquini 2023). »
Extraits du carnet qui accompagnait l’exposition
En 2005, du jour au lendemain, depuis mon atelier silencieux, paisible et lumineux, j’ai été propulsée dans l’univers bruyant, mouvementé, mais néanmoins fascinant du monde hospitalier où j’assistais à un incessant défilé de personnages, médecins, personnel infirmier, parents, amis, visiteurs. Dans un petit calepin, je me suis amusée à les dessiner, à leur insu.
De retour à l’atelier, j’ai retrouvé des œuvres abandonnées, inachevées. Devant ces surfaces déjà peintes, le défi était de dépasser la forme du croquis qui m’avait enthousiasmée, de trouver l’élément déclencheur, une piste à suivre, la première ligne à tracer, le mouvement à créer, de nouvelles façons de saisir rapidement. À l’inverse d’une toile vierge, une surface déjà peinte est moins intimidante et les lignes, couleurs et traits sont un terrain fertile pour capter la personne que je peins. Le premier pas est déjà franchi. Je laisse ensuite aller le pinceau là où il veut, tout en m’appropriant les personnages, en les transformant et en les faisant défiler à ma guise. Les portraits d’amis et de connaissances reproduits ici diffèrent radicalement des portraits au style très précis et léché que je peignais au cours des années 1970.
Chuck Close, artiste reconnu pour ses portraits pixellisés et la dématérialisation de l’image m’a beaucoup influencée pour certaines œuvres : Bernard, Claire, Moira, Nathalie. Les pointillés lumineux, les petits carrés pétillant de couleur, qui semblent bouger sur la surface en un mouvement à peine perceptible, me fascinent.
On pourrait croire que le portrait se présente comme la promesse de découvrir l’âme du sujet, une sorte de face à face avec et à travers l’image, et pourtant le portrait n’a pas à imiter le réel. Laissons-le parler, car la texture, les couleurs et les lignes suffisent à révéler l’essence du sujet. li faudra des années encore pour comprendre l’inconscient du cerveau, ce qui motive nos gestes et nos réactions, mais il est certain que mon intention était de perpétuer le souvenir de ces personnes, de les garder en mémoire, et d’ évoquer d’ une part, le paradoxe infini du désir, chez l’être humain, d’être regardé, connu et identifié, et d’ autre part, bien sûr, le paradoxe infini, chez l’ artiste, du désir de regarder, de connaître et d’identifier.
© SHP et Pauline Morier, Exposition tenue dans le salon Empire du Centre du Patrimoine à Saint-Boniface de juin à Octobre 2015.
Philippe Pasquini au talent d’écrivain et connaisseur artistique s’est laissé aller et a imaginé des textes originaux et percutants pour identifier les personnages ci-dessus (juillet 2023).
Félicitations Pauline!
On a envie de rencontrer ces personnes si bien rendues.
Michèle Olivier
Bravo. Magnifique travail.
J’aimerais vous rencontrer, car nous sommes peut-être parents.
Je dois vérifier ma généalogie, mais il y a des Morier dans ma famille qui ont quitté le Québec à la fin du 19e ou au début du 20e siècles pour aller s’installer au Manitoba (Saint-François-Xavier), si ma mémoire est bonne !
Le lien serait du côté de la famille Girard, la famille de ma grand-mère paternelle.
Céline Ménard, membre de la SHP.
Bonsoir Céline,
J’aimerais bien vous rencontrer. J’habite au Jardins Millen (métro Henri-Bourassa). Les Régnier et Eva sont des noms qui me disent quelque chose. Ils habitaient à Saint-Vital Manitoba.
Pauline
Vraiment beaux portraits Pauline!!
Très bien!!
Liebe Polina,
Du hast ein fantastiches Buch mit alles gesichte gemacht. Bravo!
Félicitations Pauline!
C’est formidable qu’on puisse voir tes tableaux de nouveau. Et j’aime beaucoup les commentaires de Phiippe Pasquini. Il a bien su capter tes tableaux.
Moi aussi je trouve tous ces portraits superbes,
En montant cet article j’ai découvert et approfondi les talents de peintre de Pauline et la culture artistique de mon fils que je soupçonnais, mais pas à ce point.
Bonjour Pauline, quel magnifique travail, bravo!!!
J’ai savouré la visite de tes portraits.
Je les connaissais, bien sûr, mais je les voyais différemment. La description des sujets était aussi très intéressante.
Merci Pauline.
À bientôt peut-être…
Superbe!
Lorsqu’on dit que peindre un portrait n’est pas que représenter les contours extérieurs, mais de saisir l’âme vivante du sujet, Pauline Morier a immortalisé (c’est le mot à utiliser, ici) ses amis, tout en nous laissant une leçon de peinture.
J’apprécie ton commentaire, Roger. Justement je suis en train de lire ton récent livre « Suite ». Exceptionnel ! À la toute fin je t’enverrai commentaires et questions.
Si Madame Morier a pu nous présenter tous ces portraits, est-ce parce qu’elle les a conservés dans sa collection?
Pas nécessairement car certains appartiennent à la personne peinte. En plus ce carnet a été publié en 2015.
Pauline Morier, membre de la SHP, corrige bénévolement avec finesse et avec son œil aiguisé les articles de notre blogue.
Je suis honorée de pouvoir vous rendre service surtout en ce qui concerne des articles qui me passionnent.