Les secrets de l’Avenue du Mont-Royal
Après une présentation de la société d’histoire et du but de la visite, nous avons commencé notre pèlerinage, à la suite de notre talentueux guide, pour accomplir notre chemin de croix ponctué par les 24 stations (plus quatre) que notre guide talentueux avait soigneusement préparées.
Les édifices qui se dressaient devant nous se sont animés, racontant leurs histoires au fil de nos avancées. Les anecdotes se sont enchaînées, révélant les visages et les destins qui ont laissé une empreinte indélébile dans le tissu de cette avenue. Gabriel, affectueusement attaché à cette artère qu’il appelle toujours par son nom d’antan, “la rue Mont-Royal“, partageait ses connaissances avec une générosité contagieuse.
J’ai découvert que trois ruisseaux jadis la traversaient, coulant à la hauteur des rues Henri Julien, Saint Hubert et Chambord. L’avenue du Mont-Royal, dans sa jeunesse, n’était qu’une esquisse de ce qu’elle allait devenir, une métamorphose progressive qui l’a transformée en ce lieu grouillant d’activités, une avenue bordée d’une myriade de restaurants et de boutiques, reflet de notre époque. Un précieux détail s’est également inscrit dans ma mémoire : cette artère fut autrefois la limite entre deux quartiers, Saint-Jean-Baptiste et le Coteau-Saint-Louis.
Chacun de nous pouvait ressentir la nostalgie teintée de regret dans les paroles de Gabriel, lorsque ses souvenirs l’amenaient à évoquer le passé. Ce passé révolu, où les besoins de tous étaient satisfaits dans le périmètre de cette rue, où le quartier était une mosaïque de services à portée de main, sans nécessité de s’aventurer en centre-ville.
L’avenue du Mont-Royal, parée de ses atours piétonniers pour la saison estivale, grouillait de vie, animée par une foule bigarrée, tissant un tableau vivant. Les terrasses des cafés étaient prises d’assaut par des flâneurs assoiffés de discussions et de rencontres. Des rickshaw modernes et des créatures étonnantes défilaient devant nos yeux, créant un tableau tout aussi burlesque que fascinant. Mais fidèles à notre guide infatigable, tels des pèlerins dévoués, nous suivions le parcours tracé par ses récits.
Et ainsi, après un périple de deux heures et demie à travers le quartier De Lorimier, notre balade toucha à sa fin. Nous avions parcouru ce long parcours sans perdre trop de participants en cours de route, témoignant de la captivante narration de Gabriel.
À la fin de cette ballade riche en découvertes, en émotions et en échanges, je regagnai mon chez-moi, épuisé et assoiffé, mais heureux d’avoir partagé de précieux moments avec des âmes passionnées. Les souvenirs gravés dans les briques de l’avenue du Mont-Royal et les échos des récits de Gabriel allaient continuer à vibrer en moi dans les jours à venir.
Nota: La galerie de photos jointes provient de la collection de Gabriel, cliquez sur une photo pour la voir en plus grand, puis faites défiler pour voir les autres.
© SHP et Ange Pasquini, 2023.
Bonjour
Je doute que la photo #8 soit une photo par le Studio O’Allard. Elle ne porte pas la signature distinctive du Studio O’Allard, mais plutôt celle d’un autre photographe a Montréal “Anth? St-Jacques”
Par contre, sur la photo # 10 du Woolworths, on aperçoit bien la bâtisse du Studio O’Allard avec les lettres sur le haut du mur donnant sur la rue Garnier. Ces lettres sont toujours visibles aujourd’hui.
Bonjour Monsieur Michon. J’ai référé à O. Allard car je croyais que le studio avait un genre de contrat d’exclusivité avec la CECM pour les petites photos d’étudiants et qu’il s’était adjoint des collaborateurs ou des studios associés, installés dans le studio original Allard. Mais je pense que votre famille était impliquée depuis un bon moment dans la propriété et la succession professionnelle du studio Allard (même si le nom avait été conservé). Partagez nous un peu plus l’histoire de votre famille dans ce dossier du studio photo. Ce serait vraiment intéressant que vous nous en disiez plus ou que vous nous communiquiez davantage de photos comme celle du Moulin Océan en 1900 angle Garnier. Une photo fabuleuse ! Merci
Auriez vous quelques archives sur l’incendie qui a eu lieu sur Mont Royal /Rivard fin des années 50 début 60?
Mon père avait une “grocerie” sur ce coin qui s’appelait Marché Pascal juste en face du Mont-Royal B.B.Q. Je crois que c’est une station de métro aujourd’hui. J’ai 76 ans, je me souviens qu’il y avait un marchand de sucre du pays et une boutique où l’on faisait des chapeaux, combien de magasins ont passés au feu?
Tous les renseignements que vous pourriez me donner seraient bien appréciés.
Merci pour votre partage de souvenirs liés à Mont Royal/Rivard dans les années 50 et 60.
Voici 4 articles de ce blogue qui pourraient répondre à vos questions et satisfaire votre curiosité (cliquez sur ce lien).
https://blogue.histoireplateau.org/category/faits-divers/incendies/
N’hésitez pas à nous faire part de tout autre détail ou question que vous pourriez avoir.
C’est magique votre site.
Merci c’est encourageant de se sentir soutenu.
Gabriel m’a fait remarquer une petite erreur dans l’appellation d’antan, dans une première version j’avais utilisé pour l’appellation de son époque “la rue du Mont-Royal” que j’ai corrigée à sa demande par “la rue Mont-Royal”.
D’où viendrait ce “du” qui s’est rajouté plus tard?
Peut être que la rue menait au Mont Royal…
Le «du» vient du nom original de «l’avenue du Mont-Royal». Mais lorsqu’on dit « rue » on ne doit plus l’utiliser; car effectivement, comme le souligne Monsieur Perreault, cela signifierait la rue qui appartient ou qui est directement reliée à la présence du mont Royal.
Cette marche agrémentée d’anecdotes historiques est une excellente façon de découvrir l’histe d’une rue, d’un quartier. Comment tout a commencé et comment elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. J’ai encore appris bien des choses que je ne savais pas.
Bravo pour ce blogue étoffé en écrit et en images !
« Blogue étoffé en écrits et en images ! » dite Pauline. Avez-vous remarqué sur la dernière photo « Les abattoirs de l’est » la présence de visiteurs portant le masque ?
Je ne crois pas qu’il s’agisse à cause des odeurs puisque c’est l’hiver ! Est-ce qu’elle remonte aux années de l’épidémie de la grippe espagnole.
Ces photos ont presque toutes soulevé des questions.
Merci de ce beau voyage dans le temps!