Le Dr Fernand Dazé conciliant soins des patients et vie de famille (la suite)
Vacances détente
Visites à domicile et moments de détente
Parfois, le vendredi, mon père remplit sa voiture des membres de sa famille auxquelles se joignent, à son invitation, deux ou trois jeunes voisins, voisines pour aller manger de la crème glacée chez Saint-Aubin, à Cartierville. Il en profite pour aller visiter un patient ou une patiente qui demeure dans le coin. C’est bien sûr l’époque où on peut asseoir un enfant et deux adultes sur la banquette avant et quatre ou cinq sur la banquette arrière.
Travail et taxi
Quand Janine et moi décidons de poursuivre nos études au Collège Jésus-Marie d’Outremont, mon père trouve plein de prétextes pour venir nous reconduire tous les matins. Il a une visite à faire à l’Hôtel-Dieu ; il est en consultation à la Maison-Mère des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie le mardi matin ; il a une patiente à voir dans le coin. Bref, pendant trois ans il nous sert de taxi. Et lorsque qu’en philo II, je demande à être pensionnaire, il continue durant une année encore à voyager mon amie Janine.
Vacances
En août, papa prend de courtes vacances. Chaque année, il décide avec ma mère d’une destination et il n’est pas rare qu’il fasse monter à bord de la voiture une amie à moi en plus de mon frère et sa copine Ghislaine. Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour ses enfants !
À la fin de notre cours secondaire, à l’instigation de mon père, Janine, France et moi nous nous retrouvons en croisière de trois jours sur le Saint-Laurent à bord d’un bateau de la Canada Steamship Line. Bien sûr les parents de mes deux amies défrayent les coûts du voyage pour leur fille respective. Et au terme de mes études collégiales, France se joint à nous pour un voyage organisé dans l’Ouest Canadien.
Je me souviens, étant toute jeune, avoir fait à quelques reprises la croisière Montréal-Tadoussac à bord d’un bateau de la Canada Steamship Line. Je me souviens aussi que mon père remplaçait un ami comme médecin à bord du bateau. Est-ce à ce moment-là qu’il emmenait sa petite famille profiter du voyage et découvrir les divers équipements du bätiment ?
En conclusion : un apprentissage pour la vie
Jeter un regard vers un passé toujours présent dans ma mémoire me force de constater que la conciliation travail-famille aura été pour mon père un moyen de demeurer présent aux siens malgré les exigences de sa profession qui, en fait, était sa passion. D’un autre côté, cela nous a permis, à nous ses enfants, de profiter de la présence de notre père, d’apprivoiser la vie avec ses joies, bien sûr, mais aussi avec la proximité de la souffrance et de la maladie. Tout n’est pas toujours rose dans la vie ! Nous avons découvert tôt que derrière les portes closes des domiciles, devant lesquelles nous attendions patiemment, se cachaient parfois mille misères. Cela nous a aussi ouvert à l’espoir d’une guérison possible et à la joie que nous partageions avec notre père d’avoir contribué à sauver une vie ou d’avoir assisté à la naissance d’un enfant. Et surtout, nous avons été initiés dès notre jeune âge à la discrétion et au « secret professionnel » car il nous était strictement défendu de dire à quiconque qui nous avions croisé dans la salle d’attente de notre père ou qui lui avait téléphoné. De plus, à l’époque où les cellulaires n’existaient pas, nous devions couper court à nos conversations téléphoniques entre amis afin de laisser le champ libre à d’éventuels appels d’urgence. Une belle mais contraignante leçon d’altruisme ! Et que penser du modèle de générosité qu’offrait la vie de mon père consacrée à la médecine et à sa famille ! Tout compte fait, cette conciliation se révèle une expérience positive et pour mon père et pour nous.
Visites à domicile et moments de détente
Parfois, le vendredi, mon père remplit sa voiture des membres de sa famille auxquelles se joignent, à son invitation, deux ou trois jeunes voisins, voisines pour aller manger de la crème glacée chez Saint-Aubin, à Cartierville. Il en profite pour aller visiter un patient ou une patiente qui demeure dans le coin. C’est bien sûr l’époque où on peut asseoir un enfant et deux adultes sur la banquette avant et quatre ou cinq sur la banquette arrière.
Travail et taxi
Quand Janine et moi décidons de poursuivre nos études au Collège Jésus-Marie d’Outremont, mon père trouve plein de prétextes pour venir nous reconduire tous les matins. Il a une visite à faire à l’Hôtel-Dieu ; il est en consultation à la Maison-Mère des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie le mardi matin ; il a une patiente à voir dans le coin. Bref, pendant trois ans il nous sert de taxi. Et lorsque qu’en philo II, je demande à être pensionnaire, il continue durant une année encore à voyager mon amie Janine.
Vacances
En août, papa prend de courtes vacances. Chaque année, il décide avec ma mère d’une destination et il n’est pas rare qu’il fasse monter à bord de la voiture une amie à moi en plus de mon frère et sa copine Ghislaine. Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour ses enfants !
À la fin de notre cours secondaire, à l’instigation de mon père, Janine, France et moi nous nous retrouvons en croisière de trois jours sur le Saint-Laurent à bord d’un bateau de la Canada Steamship Line. Bien sûr les parents de mes deux amies défrayent les coûts du voyage pour leur fille respective. Et au terme de mes études collégiales, France se joint à nous pour un voyage organisé dans l’Ouest Canadien.
Je me souviens, étant toute jeune, avoir fait à quelques reprises la croisière Montréal-Tadoussac à bord d’un bateau de la Canada Steamship Line. Je me souviens aussi que mon père remplaçait un ami comme médecin à bord du bateau. Est-ce à ce moment-là qu’il emmenait sa petite famille profiter du voyage et découvrir les divers équipements du bätiment ?
En conclusion : un apprentissage pour la vie
Jeter un regard vers un passé toujours présent dans ma mémoire me force de constater que la conciliation travail-famille aura été pour mon père un moyen de demeurer présent aux siens malgré les exigences de sa profession qui, en fait, était sa passion. D’un autre côté, cela nous a permis, à nous ses enfants, de profiter de la présence de notre père, d’apprivoiser la vie avec ses joies, bien sûr, mais aussi avec la proximité de la souffrance et de la maladie. Tout n’est pas toujours rose dans la vie ! Nous avons découvert tôt que derrière les portes closes des domiciles, devant lesquelles nous attendions patiemment, se cachaient parfois mille misères. Cela nous a aussi ouvert à l’espoir d’une guérison possible et à la joie que nous partageions avec notre père d’avoir contribué à sauver une vie ou d’avoir assisté à la naissance d’un enfant. Et surtout, nous avons été initiés dès notre jeune âge à la discrétion et au « secret professionnel » car il nous était strictement défendu de dire à quiconque qui nous avions croisé dans la salle d’attente de notre père ou qui lui avait téléphoné. De plus, à l’époque où les cellulaires n’existaient pas, nous devions couper court à nos conversations téléphoniques entre amis afin de laisser le champ libre à d’éventuels appels d’urgence. Une belle mais contraignante leçon d’altruisme ! Et que penser du modèle de générosité qu’offrait la vie de mon père consacrée à la médecine et à sa famille ! Tout compte fait, cette conciliation se révèle une expérience positive et pour mon père et pour nous.
Retour vers le précédent article sur Fernand Dazé.
© 2023 SHP et Louise Dazé,
Photos Louise Dazé
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C’est votre père qui nous a tous soigné. Il venait jusqu’à Laval pour nos vaccins, rendre visite à notre mère après ses sept accouchements. Combien de fois ai-je été conduite à son bureau Rachel-Papineau pour mes maux d’oreilles! Il était d’une extrême gentillesse.
Merci
Mme Beaugrand-Champagne, votre témoignage me touche. Et votre nom de famille ne m’est pas inconnu. Je l’ai à plusieurs reprises entendu prononcé de la bouche même de mon père. Il y avait également la famille Joubert, à Laval, qui recevait les visites médicales de mon père.
En effet, votre père soignait aussi mes cousins et cousines Joubert. Nous étions 13 enfants et tous voisins!
Question pour vous: est-ce que Alphonse Dazé qui habitait au 5682 rue DeNormanville et qui travaillait à la Laiterie en 1931-1932 était un parent de votre père? Merci
M. Alphonse Dazé n’est pas un proche parent de mon père. Mon grand-père Rodolphe était enfant unique. Donc pas de cousins, cousines, oncles ou tantes de ce côté. M. Alphonse est sans doute issu du même ancêtre, Paul Dazé, né à Loudun (petite ville proche de Poitiers en Poitou) le 19 octobre 1647. Paul est maréchal-ferrant. Il arrive à Ville-Marie en 1667 et travaille pour Jeanne-Mance. Paul vend un terrain aux Hospitalières de Saint-Joseph qui projettent de construire un hôpital. En 1671,il épouse Françoise Goubilleau, une fille du roi, originaire de Chaumont en Haute-Marne. Le couple s’installe à Rivière-des-Prairies où Paul en plus d’être maréchal, s’adonne à l’agriculture. Le couple a un seul enfant : Paul-Charles qui, lui, aura quatre enfants. Après le décès son épouse, Paul-Charles s’installe, avec sa seconde épouse et les quatre enfants, à Saint-François-de-Salles, sur l’Île Jésus. La famille s’agrandira avec douze autres enfants. Il est facile, de nos jours, de retrouver plein de monuments où figurent les noms des Dazé dans les cimetières de Saint-François-de-Salles et de Saint-Vincent-de-Paul.
La maison de mon frère, Louis, est sur un terrain, rue Abbé Desrosiers, jouxtant le cimetière de Saint-Vincent-de-Paul. Je suis allée à plusieurs reprises marcher dans le cimetière à la recherche de mes ancêtres. Pour retrouver le lien de parenté entre Alphonse Dazé et Fernand Dazé, il me faudrait dresser un arbre généalogique des familles Dazé. Désolé, Mme Beaugrand-Champagne, pour ce long développement. Mais votre question suscite ma curiosité et si je peux avoir, un jour, quelques loisirs, je me mettrai à la passionnante tâche de la généalogie.
Comme vous avez de la chance d’avoir été aimée par votre papa!
Ça commence bien une vie.
Trop accaparé par la mise en place de l’article je n’avais pas bien noté cette grande qualité.
Merci de l’avoir relevée.
Vous avez raison, Mme Olivier. J’ai été chanceuse d’avoir un père aussi attentionné. Je lui dois beaucoup. Ses valeurs et sa foi ont façonné ma vie et son influence positive sur moi perdure encore aujourd’hui.