Fletcher’s Field et Parc Jeanne-Mance (〜 1860-auj.)
Emménagé au pied du mont Royal dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Fletcher’s Field est un lieu privilégié de détente et de rassemblement. Été comme hiver, on y pratiquait de nombreux sports populaires. S’y retrouvait ce qui fut sans doute le premier club de golf en Amérique du Nord. Entre 1885 et 1918, un populaire funiculaire gravissait le mont jusqu’à l’observatoire. Il est officiellement nommé Parc Jeanne-Mance en 1990.
L’autrice Caroline Dawson nous a confié une série de cinq poèmes pour nous faire revivre cette époque.
L’autrice Caroline Dawson nous a confié une série de cinq poèmes pour nous faire revivre cette époque.
1er poème
Détente, abandon,
se prélasser par les
pique-niques et les siestes.
Au pied du Mont-Royal,
c’est tout un monde
qui vient se poser.
Détente, abandon,
se prélasser par les
pique-niques et les siestes.
Au pied du Mont-Royal,
c’est tout un monde
qui vient se poser.
2e poème
Sommeiller n’est pas
de la paresse pour ces
travailleurs. On vient
se reposer des jobs
pénibles, des destins cruels.
Adoucir la dureté
des semaines.
Sommeiller n’est pas
de la paresse pour ces
travailleurs. On vient
se reposer des jobs
pénibles, des destins cruels.
Adoucir la dureté
des semaines.
3e poème
Des petits groupes
épars par-ci, par-là,
ne s’intègrent pas.
On appelle cela des microcosmes, mais
ce sont des univers.
Tous désunis, enfin,
ne rien faire.
Des petits groupes
épars par-ci, par-là,
ne s’intègrent pas.
On appelle cela des microcosmes, mais
ce sont des univers.
Tous désunis, enfin,
ne rien faire.
4e poème
L’hiver on va aussi
doucement : les raquettes
n’avancent pas vite,
mais on se rend
pareil. Même le palais
de glace n’est pas
froid; des cœurs s’y
réchauffent.
L’hiver on va aussi
doucement : les raquettes
n’avancent pas vite,
mais on se rend
pareil. Même le palais
de glace n’est pas
froid; des cœurs s’y
réchauffent.
5e poème
Combien de dimanches
ont-ils imaginé de
nouveaux possibles?
Dans le temps Fletcher’s
Field avait un funiculaire,
ça les aidait à rêver
plus haut.
Combien de dimanches
ont-ils imaginé de
nouveaux possibles?
Dans le temps Fletcher’s
Field avait un funiculaire,
ça les aidait à rêver
plus haut.
Ses textes ont été calligraphiés sur l’asphalte de l’avenue du Mont-Royal par Romain Boz et resteront visibles pendant tout l’été 2023 sur l’avenue rendue piétonne.
© 2023, SHP Myriam Wojcik et Gabriel Deschambault,
© 2023, textes Caroline Dawson,
© 2023, photos Ange Pasquini,
© 2023, illustration : Marie Josée-Hudon
Pour en savoir plus
- CPA, Palais des glaces 1909
- CPA, Palais des glaces 1910
- CPA, Parc Jeanne-Mance
- par Gabriel Deschamabult, On fête à Fletcher’s field
- par Gabriel Deschamabult, Le terrain des Expositions à Fletcher’s field
- Index, des 30 lieux de l’avenue du Mont-Royal
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Quels jolis souvenirs accompagnés du superbe croquis de Marie-Jo !
Mes souvenirs ce sont à l’occasion des feux de la Saint-Jean, milieu des années 60, et quand c’était la fin on descendait librement la rue Mont-Royal. C’était une occasion unique, une marée humaine de monde pour le retour à la maison ou ailleurs.
Déjà, à cette époque l’allée d’arbres, que l’on voit sur des photos ou cartes postales menant au pied de la montagne, était déjà amputée et dénudée.
L’appellation de » Parc Jeanne-Mance » n’a été officialisée par la ville de Montréal qu’en 1990. En effet, lors du XXIe Congrès eucharistique un mouvement s’est dessiné dans la population à cause de la proximité du reposoir avec l’Hôtel-Dieu fondé par Jeanne-Mance pour que le nom de Fletcher Field soit changé en celui de Parc Jeanne Mance. Ce mouvement était appuyé par une campagne dans les journaux. C’est ainsi que dans les articles concernant le Congrès, on utilise rarement le nom de Fletcher’s Field, mais plutôt Mance et Jeanne-Mance et que ce dernier nom officieux lui a été prêté pendant 80 ans.
Source : Les rues de Montréal, Répertoire historique 1995, Editions du Méridien.