Bagels
Qu’on y entre à 14 h 00 un mardi ou à 02 h 00 dans la nuit du samedi au dimanche, on doit suivre une file d’attente. On y entend tour à tour « Une douzaine de blancs » ou « Two dozen black » ; blancs signifiant des bagels recouverts de graines de sésame et noirs, de graines de pavot. Le Montréal francophone et anglophone s’y rencontrent constamment. Je parle de « La maison du bagel », sur la rue Saint-Viateur dans le quartier Mile-End.
L’origine du bagel à Montréal se confronte à deux histoires, mais les deux impliquent des immigrants juifs de l’Europe de l’Est.
Très ordinaire, la boutique tient dans une grande pièce avec sur les murs, des photos de célébrités qui y sont venues. À gauche, des sacs de farine et une grande table sur laquelle on prépare la pâte. Un employé la divise en parts, les façonne en boudins dont il rejoint les extrémités pour former un cercle, comme un beigne. Les petits pains sont ensuite plongés dans une eau chaude sucrée puis roulés dans des graines de sésame ou de pavot. La cuisson s’effectue sur une longue palette de bois glissée dans un four à bois. À leur sortie, on dépose les bagels sur une table à proximité.
Lorsqu’on les commande, le commis les prend sur cette table et les place encore chauds dans un sac en papier brun. L’odeur dans le commerce et dans la voiture au retour fait du bien.
Combien de fois y suis-je allée accompagnée de mes enfants les jours de congé ou avec un amoureux, tard le soir ? Les bagels nous régalaient au petit déjeuner avec fromage à la crème et confiture d’abricots, ou la version salée, avec fromage à la crème, saumon fumé, oignon rouge et câpres. Je les employais aussi pour de délicieux lunches.
Ce lieu mythique a pourtant un rival à quelques rues au sud, dans le même quartier, le Fairmount-Bagel sur la rue Fairmount. Si vous demandez à un Montréalais où se procurer les meilleurs bagels en ville, il vous donnera sans doute une de ces deux adresses.
Sans hésitation, mon vote va pour « La maison du bagel » rue Saint-Viateur. Trop de souvenirs y sont rattachés et les bagels sont succulents !
© SHP et Michèle Olivier, 2024
Photos Ange Pasquini
Index des capsules de mémoire de Michèle Olivier
Je sais que tu adores le Saint-Viateur Maman, et j’y ai de bons souvenirs avec toi. Je me souviens de ton copain qui nous l’avait fait découvrir, on en a tellement mangé ensuite, miam ! Et tu devais me retenir de ne pas trop en manger dans la voiture en revenant, « Ça fait des miettes, Julie ! »
Par contre mon cœur balance vers le Fairmont, ayant été à l’école à côté deux ans, les bagels à 25 cents d’y il a 35 ans (que je demandais chauds bien sûr) que je me payais parfois avait disons… quelque chose de plus. Inutile de faire un débat, je suis pas mal certaine qu’à l’aveugle personne ne fait la différence !
Succulent récit de bagel !
Bonjour,
Je suis né dans le Mile-End sur Waverly (entre Bernard et Van Horne.)
Comment ne pas oublier les fameux bagels de la rue Saint-Viateur, quel délice et ce plaisir faisait partie du Mile-End de notre temps.
Que de bons souvenirs de cette époque, les années 50,60.
Merci de me faire revivre ces souvenirs
Je ne suis pas un amateur de bagel, mais à une occasion ou deux oui. Mais comme amateur d’histoire je suis resté un peu sur ma faim concernant l’histoire des deux endroits. Veuillez élaborer.
Merci
Merci de me lire monsieur Boismenu.
Dans mes textes, je préfère relater mes souvenirs personnels plutôt que d’élaborer sur l’histoire disponible pour tous sur Internet.
Au plaisir!
Et n’oublions pas « La boulangerie du Bagel » de l’avenue du Mont-Royal.