Les ruisseaux du Plateau
Parmi les nombreux ruisseaux qui parsemaient Montréal, deux coulaient sur le territoire actuel du Plateau-Mont-Royal : le ruisseau Saint-Martin et le ruisseau de la tannerie. Prenant leur source sur le mont Royal, ils traversaient l’Avenue, respectivement près de Saint-Hubert et d’Henri-Julien. La présence de ce dernier aura permis l’installation de la Tannerie des Bélair. Les ruisseaux ont presque tous été canalisés depuis.
Le poète, auteur-compositeur-interprète et slameur québécois Ivy nous a confié une série de cinq poèmes pour nous faire revivre cette époque.
Le poète, auteur-compositeur-interprète et slameur québécois Ivy nous a confié une série de cinq poèmes pour nous faire revivre cette époque.
1er poème
Avant même
ceux de la ville
des quartiers végétaux
entiers dépendent
des ruisseaux.
Avant même
ceux de la ville
des quartiers végétaux
entiers dépendent
des ruisseaux.
2e poème
Au printemps
le ruisseau se fait torrent
et l’île secoue la neige
de ses flancs.Des primevères courent
parmi les feuilles mortes
et sous tes yeux.
Au printemps
le ruisseau se fait torrent
et l’île secoue la neige
de ses flancs.Des primevères courent
parmi les feuilles mortes
et sous tes yeux.
3e poème
Bien content
de tirer la chasse d’eau
on oublie
les ruisseaux canalisésCelui des tanneries
né près d’un cimetière
répandrait sa vie
s’il pouvait jouir
du soleil.
Bien content
de tirer la chasse d’eau
on oublie
les ruisseaux canalisésCelui des tanneries
né près d’un cimetière
répandrait sa vie
s’il pouvait jouir
du soleil.
4e poème
J’entends les murmures
de la rivière Saint-Martinelle demande :
« où sont les étangs
les quenouilles et les joncs
que je nourrissais? »Je lui réponds
qu’ils font la joie
des promeneurs
lorsqu’au printemps
les fontaines du Parc
jaillissent à nouveau.
J’entends les murmures
de la rivière Saint-Martinelle demande :
« où sont les étangs
les quenouilles et les joncs
que je nourrissais? »Je lui réponds
qu’ils font la joie
des promeneurs
lorsqu’au printemps
les fontaines du Parc
jaillissent à nouveau.
5e poème
La forêt dense
les champs de maïs
le roc sur le roc
l’eau partout ruissèleElle descend du ciel
des grands lacs
du Mont
et des yeux
lorsque l’amour
du pays se retire.
La forêt dense
les champs de maïs
le roc sur le roc
l’eau partout ruissèleElle descend du ciel
des grands lacs
du Mont
et des yeux
lorsque l’amour
du pays se retire.
Ses cinq poémes ont été calligraphiés sur l’asphalte de l’avenue du Mont-Royal par Romain Boz et resteront visibles pendant tout l’été 2023 sur l’avenue rendue piétonne.
© 2023, SHP Myriam Wojcik et Gabriel Deschambault,
© 2023,poèmes Ivy,
© 2023, photos Ange Pasquini Gabriel Deschambault,
© 2023, illustration : Marie Josée-Hudon
Pour en savoir plus
- par Jutin Bur, Les cours d’eau disparus du Plateau (conférence)
- Index, des 30 lieux de l’avenue du Mont-Royal
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J’imagine que le travail effectué pour canaliser les ruisseaux a été très bien fait à l époque parce qu’il n’y a pas eu d’effondrement depuis ce temps là, du moins à ce que je sache?